Les filières de diversification Le secteur des industries agroalimentaires (IAA) regroupe l’ensemble des entreprises de transformation des matières premières, d’origine végétale ou animale, en produits destinés à l’alimentation humaine ou animale. Il est parmi les plus règlementés notamment en matière d’hygiène, de sécurité et de normalisation. L’agroalimentaire calédonien a un atout majeur : face à une uniformisation mondiale des productions agricoles, la production calédonienne peut être considérée comme de haute qualité. Elle peut jouer sur la rareté et la qualité de ses produits, tant à l’export qu’au niveau local en favorisant une filière basée sur le principe du «commerce équitable». L’artisanat agroalimentaire calédonien bénéficie d’une image très positive (achards, saucissons de cerf, crèmes glacées…). La product ion locale doi t êt re valor isée, l’accroissement de matières premières locales permettrait de réduire les coûts de production, de garantir la fraîcheur et dans le même temps, de mettre en avant le savoir-faire calédonien. Elle favoriserait également l’autonomie calédonienne. Le premier f rein de la f i l ière reste une méconnaissance de l’industrie de transformation par les producteurs locaux. Le manque de synergie entre les acteurs est un frein au développement de l’agroalimentaire calédonien. Pourtant, les producteurs expriment aujourd’hui un vif intérêt pour la transformation de leurs produits. Le foncier est disponible sur les exploitations pour la création d’outils de transformation et les circuits courts comme le marché broussard, le marché paysan (réseau Bienvenue à la ferme) ou encore les ventes directes à la ferme (agritourisme) remportent un vif succès. Il existe aujourd’hui un savoir-faire traditionnel important sur certains produits culturels variés et originaux. La croissance démographique et l’élévation du niveau de vie des Calédoniens poussent ces derniers à rechercher des produits plus raffinés. Il y a une demande croissante des consommateurs pour les produits du terroir (AMAP, circuit de produits bio ou direct producteur) et les produits «prêts à consommer ». Les parts de marché à l’import peuvent être captées et la démarche officielle des Signes d’Identification de la Qualité et de l’Origine (SIQO) reste un atout. L’agroalimentaire doit répondre à une attente forte des consommateurs calédoniens : une alimentation saine et une modernisation des circuits de commercialisation des produits alimentaires (vente en ligne, boutique de producteurs…). Le réseau Bienvenue à la ferme est un exemple de bonne réussite dans le domaine. Cependant, la filière agroalimentaire est freinée sur plusieurs points. D’abord par une absence de stratégie locale sur l’utilisation de l’image de l’origine des produits. La situation géographique excentrée des infrastructures en zone rurale rajoute à la difficulté. Il est aussi impératif que les acteurs acquièrent les compétences techniques et marketing aujourd’hui trop faibles pour développer ce marché de proximité et de valorisation du terroir calédonien. La fi l ière souffre également d’une cer taine désorganisation en matière d’approvisionnement en matières premières qui se révèle peu adapté à une activité de transformation et surtout non assuré toute l’année. Aujourd’hui, les capacités financières des structures sont trop réduites pour assurer leur adaptation aux exigences modernes et réglementaires. Du point de vue de la commercialisation, les coûts restent élevés. L’avantage de la vente directe ne se traduit pas toujours sur les prix et la compétitivité reste faible face aux produits importés. Enfin, le manque de main-d’œuvre qualifiée constitue également l’une des faiblesses de la filière. 1- Mise en pots de yaourt 2- Suggestion de présentation de charcuterie 1 2 35 SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE PROVINCIAL - 2016 1 2
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