Pour conforter sa démarche, la province Sud s’est appuyée sur le dernier recensement général agricole de 2012 (RGA) qui tirait déjà la sonnette l’alarme sur un secteur en souffrance. L’agriculture calédonienne est en déclin, du fait du vieillissement de ses acteurs dont la moyenne d’âge est de 53 ans, du manque d’attractivité du secteur entraînant un exode important, d’un individualisme économique bien ancré, de revenus jugés trop faibles par les jeunes agriculteurs (156 000 F/mois en moyenne) et en n, par la perte des outils de production. En 20 ans, la population agricole familiale a diminué de deux tiers, passant de 40 000 à 13000 personnes sur l’ensemble du pays et de 12 000 à 4 300 en province Sud. Il en est de même pour les salariés permanents non familiaux. Sous la pression exercée par le développement économique dynamique et l’urbanisation, la moitié des exploitations agricoles du pays a disparu en moins de 20 ans. Les petites et les grandes exploitations sont les plus touchées, alors que celles de moyenne envergure ont augmenté surtout dans le sud-ouest de la province Sud. Les surfaces agricoles utilisées (SAU) ont diminué d’un quart en province Sud, tandis que les pâturages largement majoritaires, sont restés stables. On note également une forte diminution de la surface agricole entretenue (SAE), -35% en NouvelleCalédonie et -29% en province Sud. En 2013, le constat alarmant a été confirmé puisque la product ion en volume ne peut couvrir les importations de produits agricoles : taux de couver ture de 42 % en va l eur et 15% en volume. Cette accumulation de signaux a conduit la province Sud à réagir pour améliorer à son niveau, l’autosuf sance alimentaire et insuf er une relance à la lière agricole en structurant sa production, ses moyens et ses ressources. La tenue des «Assises provinciales 2014 du développement rural » est la première étape de ce projet d’envergure. La Politique Publique Agricole Provinciale (PPAP) se veut innovante par la participation des acteurs, ambitieuse dans ses enjeux et généreuse dans ses réformes. Le consommateur également dans la PPAP C’est ce pari d’une nouvelle vision qui conduit nécessairement à des changements de grande envergure, car force est de constater que le consommateur calédonien subit les pénuries récurrentes en produits frais : c’est malheureusement l’offre qui fait le marché. Pour la première fois, le consommateur est placé au même titre que le producteur et les autres acteurs de la lière au cœur de la politique agricole de la province. C’est là que réside toute l’originalité de la démarche. L’agriculture calédonienne est en pleine transformation sur les plans politique, économique et dans ses modes de fonctionnement. Des modifications en profondeur s’annoncent pour la majorité des filières du pays. Pour accompagner cette mutation, la province Sud s’est inscrite dans une démarche volontaire et participative avec les autres acteurs publics du secteur, mais aussi les producteurs et, c’est une nouveauté, en prenant en compte l’avis et les préoccupations du consommateur calédonien. En 2014, les Assises provinciales du développement rural ont permis de faire le point et de mettre au jour les forces et les faiblesses des filières agricoles. Le constat est simple : le monde agricole ne peut plus s’affranchir d’une mutation essentielle à sa survie. Marché Agriculture responsable devant le supermarché Géant 6 UNE AGRICULTURE CALÉDONIENNE EN MUTATION SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE
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