2.3 La connaissance de la fertilisation des sols La province Sud porte le programme la protection biologique intégrée (PBI) depuis 2005. La lutte biologique consiste en l’élevage d’auxiliaires et leurs lâchers en milieu contrôlé (sous serre) contre les ravageurs. Ce moyen naturel de protection apporte une qualité irréprochable aux productions agricoles qui sont ainsi conformes aux exigences des partenaires commerciaux, des consommateurs et de l’environnement. La PBI s’ instal le progressivement dans le paysage agricole de la province Sud. À la biofabrique de Saint-Louis, au Mont-Dore, sont élevés des auxiliaires de culture dont la gamme s’étoffe et gagne en qualité : deux auxiliaires parasitoïdes (Eretmocerus eremicus) et (Encarsia sp) depuis 2014 sont dès à présent prêts à être multipliés ; deux auxiliaires prédateurs : la punaise (Nesidiocoris tenuis) et la coccinelle (Harmonia arcuata) ; deux auxiliaires phytophages : les charançons (Neochetina eichhorniae et Neochetina bruchi). Tous ces auxiliaires agricoles contribuent au contrôle de sept ravageurs, aleurodes, thrips, acariens, cochenilles, pucerons, chenilles et d’une plante aquatique, la jacinthe d’eau. Quatre nouveaux auxiliaires sont en cours de développement pour lutter contre la plante aquatique envahissante Salvinia molesta : les acariens (Transeius montdorensis et Amblyseius sp), le thrips (Franklinothrips vespiformis) et le phytophage Cyrtobagous salviniae). Les actions menées auprès des agriculteurs pour garantir l’efficacité de ces productions, la mise en place et l’optimisation des protocoles d’élevage qui nécessitent une veille scientifique et technique, les échanges avec des partenaires locaux, néo-zélandais et réunionnais ont permis aux agents provinciaux de progresser et de se professionnaliser. Un exemple de partenariat local En vue de constituer une base d’informations sur la lutte biologique, la PBI a fusionné à la démarche globale « Agriculture Intégrée » dont la mise enœuvre dans les parcelles agricoles a été confiée en partie à l’association Repair. Ce recueil de données dans les milieux contrôlés permet de poser un diagnostic et de proposer aux agriculteurs des méthodes efficaces avec des outils performants. Pour aider aux changements de pratique des agriculteurs, le dispositif sera complété par des démonstrations sous la forme d’expérimentations et assorti de programmes de contrôle des ravageurs compatibles avec les auxiliaires. Le futur programme maraîchage que l’ADECAL comportera un volet « lutte biologique », la biofabrique sera alors un partenaire privilégié pour la fourniture d’auxiliaires, le suivi de leurs impacts sur les parcelles expérimentales se fera avec Repair. 2.4 La lutte biologique La fertilité du sol n’est pas assez prise en compte avec des restitutions de matières organiques qui sont faibles, voire inexistantes, du fait de bases agronomiques quelque peu oubliées et les ressources organiques locales demeurent inexploitées au profit d’apports d’engrais chimiques. Avec la PPAP, la province Sud milite encore davantage pour diffuser l’information et améliorer la technicité des agriculteurs autant que de ses agents. Ces derniers intègrent de nouvelles façons de raisonner la fertilité des sols plus économe et plus réfléchie, surtout en présence des sols ultramafiques présentant de fortes teneurs en magnésium ou en nickel. Depuis 2014 grâce à l’appui scientifique d’un laboratoire de Montpellier un référentiel local « sols-plantes » est en cours d’élaboration. L’idée est de fournir à l’agriculteur une analyse de sol complète : physique, chimique et biologique, avec des recommandations adaptées à une culture et un sol donnés. Ces travaux sont un exemple concret de travail collaboratif entre les services provinciaux et les partenaires puisqu’en début 2016 une plateforme technique « fertilité » a été créée avec les chercheurs et groupements d’agriculteurs. 77 SCHÉMA DE DÉVELOPPEMENT AGRICOLE PROVINCIAL - 2016 Le programme de lutte biologique contre la jacinthe d’eau a démarré en mars 2015. Le choix de l’auxiliaire n’est pas anodin, car ce charançon est inféodé à la plante. Les observations mensuelles réalisées sont encourageantes, les auxiliaires se sont acclimatées dans le bassin pilote. Aujourd’hui, leurs attaques ont réduit l’étendue de jacinthes d’environ 40 m² contre 2 m² initialement, l’éradication de jacinthes est attendue d’ici 3 à 5 ans.
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