Mieux protéger et accompagner les enfants victimes de violences conjugales

FOCUS Les femmes subissent les violences de manière disproportionnée par rapport aux hommes / En France, une femme sur dix se déclare victime de violences conjugales : physiques, sexuelles, verbales, psychologiques chaque année14. / En moyenne, chaque année, on estime que 213 000 femmes et 82 000 hommes âgé·es de 18 à 75 ans sont victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur partenaire ou ex-partenaire15. / Un meurtre sur cinq en France est le résultat de violences au sein du couple. En 2020, 102 femmes et 23 hommes ont été tué·es par leur partenaire ou ex-partenaire16. Ainsi, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son partenaire ou ex-partenaire et un homme tous les treize jours et demi. Les femmes représentent 77 % des victimes d’homicides17 au sein de couples. Les hommes tués par leur partenaire le sont souvent en réaction à des faits de violence de leur part : la moitié des hommes tués par leur (ex)partenaire en 2020 étaient également auteurs de violences18. La violence à l’égard des femmes est conséquente des inégalités femmes-hommes, selon la définition de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, dite Convention d’Istanbul, ratifiée par la France en 2014 : « La violence à l’égard des femmes doit être comprise comme une violation des droits humains et une forme de discrimination à l’égard des femmes, et désigne tous les actes de violence fondés sur le genre qui entraînent, ou sont susceptibles d’entraîner pour les femmes, des dommages ou souffrances de nature physique, sexuelle, psychologique ou économique, y compris la menace de se livrer à de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou privée. […] La violence à l’égard des femmes est une manifestation des rapports de force historiquement inégaux entre les femmes et les hommes ayant conduit à la domination et à la discrimination des femmes par les hommes, privant ainsi les femmes de leur pleine émancipation. »19 Ainsi, les violences faites aux femmes ne doivent pas être envisagées comme résultant de comportements délinquants individuels ou d’affaires interpersonnelles, mais bien comme un problème de société. LES MÉCANISMES DES VIOLENCES CONJUGALES Les violences conjugales sont marquées par une structuration asymétrique du couple, et donc par un pouvoir exercé de manière unilatérale, maintenant une structuration décisionnaire verticale et rigide où la négociation n’est pas possible. Alors que les conflits impliquent une réciprocité et une possibilité d’amélioration vers la fin de cette situation, les violences conjugales constituent une typologie relationnelle différente et non une forme exacerbée des conflits20. Les violences conjugales peuvent prendre alors différentes formes : physiques, sexuelles, psychologiques, économiques, administratives. CENTRE HUBERTINE AUCLERT Centre Francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes (15) PARTIE 1 / INTRODUCTION : ENJEUX ET CONSTATS

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