Mieux protéger et accompagner les enfants victimes de violences conjugales

CENTRE HUBERTINE AUCLERT Centre Francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes (37) Certaines associations d’accompagnement des femmes victimes de violences ont développé une expertise spécifique dans l’accompagnement des enfants co-victimes de violences conjugales ainsi que de leur mère, sur la question de la parentalité. Il serait ainsi important de se baser sur ces exemples pour les renforcer et les généraliser à toutes les associations spécialisées sur le sujet des violences conjugales. Renforcer et développer l’accompagnement spécialisé des enfants co-victimes En premier lieu, il est important de mettre en avant des obstacles qui peuvent exister à la prise en charge des enfants co-victimes de violences conjugales. En effet, la nécessité d’avoir l’autorisation du parent-auteur de violences conjugales (dans le cadre de l’exercice conjoint de l’autorité parentale) peut permettre à ce dernier de s’opposer à l’accompagnement de l’enfant. Il s’agit d’un exemple concret des limites de la coparentalité dans les situations de violences conjugales. Ainsi, la prise en compte du contexte des violences conjugales dans les décisions de justice en matière d’autorité parentale est primordiale pour l’accompagnement de l’enfant (voir la partie sur les dangers liés à la coparentalité après la séparation dans le contexte des violences conjugales, dans ce présent rapport). L’accompagnement spécialisé de l’enfant co-victime de violences conjugales vise à lui redonner sa place d’enfant, en le déresponsabilisant et en ayant un positionnement respectueux et empathique, afin de nouer une relation de confiance. Il permet d’évaluer la situation, la compréhension, et le ressenti de l’enfant sur les violences conjugales, le départ de la maison, ainsi que sur l’arrivée dans un nouveau cadre de vie où tout est inconnu. Les objectifs principaux de l’accompagnement spécialisé sont : / briser l’isolement ; / cerner les émotions ; / informer ; / améliorer l’estime de soi. Selon Nadège Séverac, sociologue, chargée d'études « Recherche » à l'Observatoire national de l'enfance en danger : « Avoir une parole pour l’enfant, l’écouter, c’est lui signifier qu’il [ou elle] existe comme une personne à part entière dans cette situation, qu’il [ou elle] n’est pas « transparent[·e] », que ce qui se passe n’est pas normal et qu’il [ou elle] ne doit pas se sentir seul[·e] à la porter. DÉVELOPPER LES DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT DANS TOUTES LES ASSOCIATIONS SPÉCIALISÉES DANS L’ACCUEIL DES FEMMES VICTIMES PARTIE 4 / RENFORCER ET DÉVELOPPER LES DISPOSITIFS D'ACCOMPAGNEMENT ET DE SOINS DES ENFANTS ET DES MÈRES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES

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