Mieux protéger et accompagner les enfants victimes de violences conjugales

CENTRE HUBERTINE AUCLERT Centre Francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes (39) Ces ateliers permettent de travailler sur la manière d’aborder la question des violences avec son enfant. En effet, le silence renforce le traumatisme : il est alors question de réfléchir sur les écueils de la surprotection de l’enfant ou à l’inverse ne pas minimiser les conséquences. Ces ateliers préparent également les parents-victimes à la mise en place du droit de visite de l’enfant par l’autre parent, les informent sur leurs droits et sur les réactions à adopter si celui-ci ne respecte pas la loi. La dévalorisation du rôle parental de l’autre parent faisant partie de la stratégie de l’agresseur, il est important de permettre à la mère de restaurer sa parentalité, tout en respectant également sa temporalité. Il est donc nécessaire d’être dans l’accompagnement de la mère, et non dans le jugement et la dévalorisation, afin de ne pas imposer une double-peine à la victime. Il est également nécessaire de pas envisager les parents-victimes seulement comme des victimes et prendre des décisions à leur place concernant la sortie des violences. En effet, il faut considérer que ces femmes sont expertes de leurs propres expériences et leur permettre, par le moyen de l’accompagnement individuel ou collectif, de redevenir sujet de leur propre vie82. Ainsi, il faut permettre aux femmes une reprise de contrôle sur leur vie et leur proposer des clefs de lecture et de compréhension des violences conjugales83. EXEMPLE DE DISPOSITIF D’ACCOMPAGNEMENT DES ENFANTS CO-VICTIMES DANS LE CADRE D’UNE INTERVENTION DE POLICE POUR VIOLENCES CONJUGALES : Un dispositif spécialisé dans la prise en charge des soins existe au sein du Pôle hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’enfant et l’adolescent de Rennes. Des équipes mobiles du service de la pédopsychiatrie se joignent aux interventions de la police dans le cas de violences conjugales. Cela facilite l’accès aux soins pédopsychiatriques, et entraîne une plus grande confiance des femmes vis-à-vis de la police. Ce dispositif permet qu’elles soient mobilisées en tant que mères qui protègent leurs enfants, et ainsi facilite le départ du domicile et le dépôt de plainte. L’équipe mobile propose de se rendre à domicile ou dans d’autres lieux. PARTIE 4 / RENFORCER ET DÉVELOPPER LES DISPOSITIFS D'ACCOMPAGNEMENT ET DE SOINS DES ENFANTS ET DES MÈRES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES EXEMPLE DE BONNE PRATIQUE ASSOCIATIVE UNE PRISE EN CHARGE D’ADULTES AYANT ÉTÉ VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES DANS LEUR ENFANCE L’association Elle’s Imagine’nt souligne qu’« à l’âge adulte, on retrouvera chez [les adultes victimes ou co-victimes dans l’enfance de violences conjugales] une augmentation des difficultés dans les relations sociales, professionnelles ou privées avec le risque de reproduire des violences ou d’en être victime. » L’association anime ainsi, depuis septembre 2020, un groupe de parole qui accompagne les personnes (femmes et hommes) de plus de 16 ans ayant été exposées aux violences conjugales dans leur enfance, afin de lutter contre les formes de traumatismes divers qui en découlent. Le groupe de parole a lieu un mercredi par mois à la Cité Audacieuse, à Paris. Aider et accompagner les mères victimes vers la restauration de leur parentalité Plusieurs associations ont également développé une expertise à travers des ateliers spécifiques sur la parentalité, destinés aux femmes victimes de violences conjugales.

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