CENTRE HUBERTINE AUCLERT Centre Francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes (42) AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE DES ENFANTS TÉMOINS D’UN MEURTRE DE L’UN·E DE SES PARENTS PAR L’AUTRE PARENT, EN GÉNÉRALISANT LE DISPOSITIF « FÉMINICIDE » DE LA SEINE-SAINT-DENIS PARTIE 4 / RENFORCER ET DÉVELOPPER LES DISPOSITIFS D'ACCOMPAGNEMENT ET DE SOINS DES ENFANTS ET DES MÈRES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES Assister au meurtre de l’une de ses parents par l’autre parent constitue une scène d’un traumatisme extrême pour l’enfant. Ainsi, il est nécessaire de prendre en charge l’enfant le plus rapidement possible. Selon Karen Sadlier, docteure en psychologie clinique : « Le fait d’avoir une figure d’attachement, de bienêtre et de protection tuée par une autre figure censée être elle aussi une figure de protection, est parmi les situations les plus traumatisantes pour un[·e] enfant. En cas de besoin d’un suivi psychologique, une orientation des enfants est également réalisée vers des structures généralistes de soin médico-psychologique des enfants, type CMPP (centres médico-psycho-pédagogiques). Cependant, cette enquête démontre que les professionnel·les des structures généralistes ne sont pas suffisamment formé·es et outillé·es pour identifier les enfants co-victimes de violences conjugales et leur proposer une prise en charge qui permet de travailler spécifiquement sur les conséquences des violences auxquelles ces enfants ont été exposé·es89. Il est ainsi nécessaire de renforcer la formation de ces professionnel·les sur les violences conjugales et leurs conséquences sur les enfants. Par ailleurs il est nécessaire de faciliter l’accès à ces dispositifs, étant donnés les délais d’attente de trois à six mois. Le premier Plan interministériel de lutte et de mobilisation contre les violences faites aux enfants 2017-2019 prévoit par ailleurs que : « Les enfants victimes de violences doivent pouvoir bénéficier d’une prise en charge : - réalisée par un·e professionnel·le formé·e à la spécificité de ce type de psycho-traumatisme, - privilégiant l’unité de ce lieu avec la prise en charge somatique » (mesure 19)90 Pour les violences conjugales, on constate que 60 % des enfants présentent des troubles de stress post-traumatiques. C’est 10 à 17 fois plus de troubles comportementaux et anxio-dépressifs que pour la population enfantine en général. Et en cas de féminicide, le taux atteint 100 % »91. Dans l’urgence, suite au meurtre d’une parent par l’autre parent, les enfants sont pris·es en charge par l’Aide sociale à l’enfance, sans nécessairement bénéficier d'un accompagnement spécifique sur la gravité des traumatismes92.
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