CENTRE HUBERTINE AUCLERT Centre Francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes (66) Faire connaître l’infondé scientifique du faux « syndrome d’aliénation parentale » Le faux « syndrome d’aliénation parentale » (SAP) peut être utilisé par l’agresseur pour discréditer la victime devant les professionnel·les de justice et il est ainsi important d’informer ces derniers et dernières sur le caractère médicalement infondé de ce syndrome. Le prétendu « syndrome d’aliénation parentale », décrirait l’endoctrinement de l’enfant par le parent-victime contre le parent-auteur. Selon cette approche, le fait de se retrouver dans une relation avec un individu violent est le signe d’une posture pathologique de la victime. Elle serait alors responsable de créer un problème de couple en proférant de fausses allégations, au point que l’enfant perde toute capacité critique et rejette le père. « Le concept d’aliénation parentale, ou de syndrome d’aliénation parentale, tend également de façon abusive à envahir la pensée des professionnel·les sur les problèmes familiaux, tout particulièrement dans les situations de violences dans le couple. Il conduit le plus souvent à suspecter la mère de tentative de manipulation de l’enfant lorsque celle-là ou celui-ci font part de comportements inadaptés, voire maltraitants du père à l’encontre de l’enfant. Malgré les controverses importantes dont ce concept est la cause, il conserve une influence très importante et préoccupante sur les professionnel·les confronté·es aux violences dans le couple »145. _ Comme le précise le 5ème Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes 2017-2019 : « Dans les cas de violences conjugales ou de violences faites aux enfants, l’allégation du “syndrome d’aliénation parentale” soulève de réelles difficultés. Elle conduit à décrédibiliser la parole de la mère, exceptionnellement du père ou de l’enfant, et par conséquent à en nier le statut de victime en inversant les responsabilités143. Or, aucune autorité scientifique n’a jamais reconnu un tel “syndrome” et le consensus scientifique souligne le manque de fiabilité de cette notion. Il n’est reconnu ni par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM5), ouvrage de référence de l’association américaine de psychiatrie (APA), ni par la classification internationale des maladies publiée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). La recherche démontre que les fausses allégations de maltraitance ou de négligences sur les enfants sont marginales. C’est pourquoi une communication visant à proscrire l’utilisation de ce concept sera réalisée, via la publication d’une fiche sur ce sujet, sur le site du ministère de la Justice » (action 58)144. _ MISE À JOUR 2021 : Le 25 juin 2021, l’Espagne a interdit dans la loi le recours en justice au faux « syndrome d’aliénation parentale ». L’article 11 de la loi organique globale de protection de l'enfance et de l'adolescence contre la violence , intitulé « Droit des victimes à être écoutées », prévoit que « les pouvoirs publics prendront les mesures nécessaires pour empêcher qu’une approche théorique ou des critères sans base scientifique qui présument l’interférence ou la manipulation par une personne adulte, tel que ledit syndrome d’aliénation parentale, puissent être pris en considération ». PARTIE 8 / RENFORCER L'APPLICATION DE LA LOI SUR L'AUTORITÉ PARENTALE PERMETTANT DE GARANTIR L'INTÉRÊT ET LA SÉCURITÉ DE L'ENFANT EN CAS DE VIOLENCES CONJUGALES
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