Mieux protéger et accompagner les enfants victimes de violences conjugales

CENTRE HUBERTINE AUCLERT Centre Francilien de ressources pour l’égalité femmes-hommes (83) FOCUS Renforcer le partenariat avec les professionnel·les de santé Les violences subies par les femmes et leurs enfants affectent profondément et durablement leur santé physique et mentale171. Ces conséquences peuvent être multiples, immédiates ou à moyen et long terme. L’exposition aux violences est également corrélée avec un risque plus grand d’être atteint·es de maladies chroniques et de troubles psychosomatiques ainsi que de développer des symptômes liés à un état de stress post-traumatique172. Les conséquences des violences faites aux femmes et aux enfants sont un problème majeur de santé publique. Malgré la gravité des conséquences des violences subies par les femmes et leurs enfants, peu de victimes bénéficient d’une prise en charge médicale. Selon l’enquête « Cadre de vie et sécurité » de 2019173, entre 2011 et 2018, 15 % des victimes de violences conjugales par le partenaire cohabitant au moment de l’enquête ont été vues par un·e médecin·e, 14 % ont consulté au moins une fois un·e psychiatre ou un·e psychologue, et 12 % ont parlé de leur situation avec les services sociaux. En moyenne entre 2011 et 2018, 31 % des victimes de violences conjugales ont effectué au moins une démarche sociale ou médicale. Selon le rapport « Violences vécues par les femmes et les hommes en Île-de-France »174 (2021), dont les données sont issues de l’enquête VIRAGE (2015), quatre franciliennes sur dix ont été prises en charge par des professionnel·les de la santé, principalement dans le cadre d’une consultation par un·e médecin·e (33 %), par un·e psychologue (23 %), dans le cadre d’une hospitalisation (10 %), et plus rarement lors d’une consultation d’un service médico-judiciaire ou médico-légal (10 %). Seule une femme sur deux obtient un certificat médical lorsqu’elle consulte un·e professionnel·le. Ainsi, il convient de renforcer l’orientation vers les professionnel·les de santé et l’offre de soins spécialisés175, afin de permettre aux victimes de bénéficier de la prise en charge médicale nécessaire. En outre, il convient de renforcer le travail partenarial entre plusieurs institutions intervenant dans l’accompagnement des femmes victimes de violences et leurs enfants (Santé, Police, Justice, associations, travailleurs et travailleuses sociales). L’enquête « Cadre de vie et sécurité » démontre que les médecin·es sont les premiers et premières professionnelles auxquelles les femmes victimes de violences au sein du couple s’adressent, devant les travailleurs et travailleuses du secteur social ou les agent·es de police ou gendarmerie. La dynamique pluridisciplinaire permet des orientations des victimes vers les dispositifs d’aide les mieux adaptés. La complémentarité des actions de chaque structure permet un traitement global et pluri-professionnel des conséquences des violences et facilite l’accès des victimes à leurs droits, à la sécurité et à la santé. Le premier Plan de lutte et de mobilisation contre les violences faites aux enfants 2017-2019 prévoit dans tous les hôpitaux la nomination de médecin·es référent·es sur les violences faites aux enfants, afin de senbiliser sur les violences faites aux enfants, mettre à disposition davantage de ressources pour faciliter la transmission des informations proccupantes à la CRIP ou des signalements au Parquet176. Le travail partenarial permet également de renforcer les ressources dont disposent les professionnel·les de santé afin d’informer et de sensibiliser sur les violences. Par exemple, la présence d’affiches dans les lieux de soins permet d’informer les femmes victimes des dispositifs d’aide existants pour elles et leurs enfants, ainsi que de les alerter sur l’écoute proposée par les professionnel·les de l’établissement. Il convient de renforcer l’information auprès des professionnel·les de santé sur les ressources existantes facilitant le repérage des violences177. PARTIE 9 / RENFORCER LA COOPÉRATION INTERINSTITUTIONNELLE SUR LA PROBLÉMATIQUE DES ENFANTS CO-VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES

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