P. 165 | Rapport final Évaluation de la prise en compte du genre dans les projets de l’AFD 20142018 NB : Les éléments de preuve collectés concernant les effets de la diffusion de la série portent sur les deux premières saisons « C’est la vie » qui n’ont pas été financées par l’AFD et proviennent d’études réalisées par les Universités de Californie et Drexel pour l’ONG RAES90. Concernant l’acquisition de connaissances De premiers indices, collectés à partir de l’enquête de l’Université de Drexel précédemment et d’une étude menée par l’Université de Californie en Guinée permettent d’affirmer que le projet contribue à renforcer l’acquisition de connaissances des publics touchés, en matière de santé sexuelle et reproductive : • 90% des téléspectateurs/trices de la série interrogé.es ont entendu parler de la contraception d’urgence contre 70% des personnes interrogées qui ne regardent pas la série91 ; • 73% des personnes qui ont été exposées à un visionnage ciblé de la série considèrent que les mutilations sexuelles féminines peuvent avoir des conséquences mortelles contre 55% des personnes non exposées92. Cette tendance est confirmée par les entretiens que nous avons réalisés auprès de 10 bénéficiaires d’actions communautaires en Côte-d’Ivoire. En effet, huit des dix jeunes interrogé·es (5 femmes et 3 hommes) considèrent qu’ils/elles ont appris des choses qu’ils/elles ne savaient pas avant de participer à l’action, notamment en ce qui concerne les moyens de contraception et la planification familiale : Oui, beaucoup plus sur la contraception. Je parlais de pilule du lendemain. On utilise sans lire la notice, sans faire attention, mais ce sont des choses qui peuvent te tuer si tu l’utilises trop souvent, qui sont dangereuses. Et qu’il faut voir un médecin avant de prendre une méthode de contraception, car on est toutes différentes, et il faut adapter la méthode à chaque personne. (F) Certain·es de ces jeunes précisent que les informations reçues ne sont pas aisément accessibles par d’autres moyens : Elle m’a appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas du tout, que j’ignorais totalement parce qu’en Afrique c’est compliqué de parler de ces sujets avec des adultes plus âgés, qui nous disent qu’on est trop jeunes, qu’on est encore des enfants, nous demandent pourquoi on veut savoir ce genre de choses-là. Si vous vous rendez dans les hôpitaux, ils ne sont pas accueillants, ils nous disent qu’on est trop jeunes, nous demandent pourquoi on veut savoir ça, ils nous pointeront du doigt. Ce qui fait que les jeunes filles de mon âge ont beaucoup peur de poser ce genre de question, du mal à avoir des informations et donc s’adonnent à des pratiques dont 90 Ces deux études sont brièvement décrites en annexe. 91 Source : « C’est la vie ! » 2019 Online evaluation report, Université Drexel 92 Source : Université de Californie. On notera que les personnes non exposées sont celles qui n’ont pas participé à la séance de visionnage thématique. Il peut néanmoins s’agir de téléspectateurs/trices de la série.
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