Évaluation de la prise en compte du genre dans les projets de l'AFD

P. 50 | Rapport final Évaluation de la prise en compte du genre dans les projets de l’AFD 20142018 compte du genre dans les projets que les consultant·es non-expert·es et les consultant·es ayant une relation plus distanciée avec l’AFD. On travaille beaucoup avec la boîte à outils Genre/Eau. Quand on fait une préparation de projet, on a une espèce de package documentaire minimal qui est le même pour toutes les interventions. [Un·e consultant·e] En termes d’évolution des pratiques, les expert·es genre les ont peu fait évoluer en réaction aux attentes de l’AFD, dans la mesure où elles étaient déjà avancées. À l’opposé, les consultant·es réfractaires à la prise en compte du genre n’ont pas modifié leurs pratiques par manque de volonté. Ce sont les consultant·es situé·es entre ces deux pôles, ni expert·es ni réfractaires, que l’on pourrait appeler « les converti·es », qui ont le plus fait évoluer leurs pratiques pour y intégrer la prise en compte du genre. Leur manière de structurer les choses nous force à modifier nos cadres. Leurs outils, leur démarche, nous poussent à déconstruire et reconstruire nos pratiques et à les faire évoluer. [Un·e consultant·e] La prise en compte du genre par les consultant·es recouvre des acceptions différentes des finalités de celle-ci, plus ou moins en adéquation avec la vision portée par l’AFD : • Une vision transformationnelle (plutôt portée par les expert·es) : le genre est une dimension clé du développement durable et sa prise en compte a vocation à transformer les rapports sociaux de genre ; • Une vision utilitariste (plutôt portée par les converti·es) : la prise en compte du genre est un élément de réussite et d’efficacité des projets de développement ; • Une vision pluraliste (plutôt portée par les converti·es) : le genre permet une prise en compte et un renforcement de la visibilité des besoins spécifiques des femmes en vue de réduire les inégalités entre les femmes et les hommes ; • Enfin, une vision opportuniste (plutôt portée par les réfractaires) : le genre est une obligation parmi d’autres qui s’impose, comme une case à cocher pour espérer obtenir une mission. Les consultant·es peuvent rencontrer un certain nombre de difficultés ou de freins dans la prise en compte du genre dans le cadre de leurs missions. En particulier, malgré la présence d’une injonction à la prise en compte du genre dans une part croissante des termes de référence, les consulant·es indiquent que les moyens alloués à cette exigence complémentaire sont généralement insuffisants. Et ce, alors que le budget alloué à la prise en compte du genre est déterminant dans la capacité de l’AFD à accéder à une réelle expertise. On devrait les retoquer tant qu’ils ne sont pas au niveau sur le genre. […] Mais le budget est bloquant. Quand tu fais un TdR à 15 000 €, les cabinets te répondent que tu en as pour 15 000€. […] Cela dépend de la magnitude de l’étude. J’ai eu une grosse étude de

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