16 iatrogènes et ont des conséquences graves sur la santé mentale des personnes intersexes, notamment des vécus traumatiques qui peuvent endommager gravement l’accès aux soins : refus de consulter, mauvaise prise en charge des soins du quotidien. — Au-delà des traitements prescrits à des personnes en parfaite santé, sous le poids de l’hétéronormativité et de la cisnormativité, les personnes intersexes sont souvent altérisées* et/ou pathologisées par des professionnel·le·s de santé peu ou pas formé·e·s. Il est possible d’accueillir des patient·e·s intersexes de manière plus inclusive en évitant les questions intrusives, les remarques inappropriées ainsi que les démonstrations de choc ou de fascination face au corps des personnes auscultées. Quelques recommandations — Veiller à ne pas présumer de l’état physiologique ou de la prise de certains traitements d’une personne intersexe en consultation. — Si vous devez informer une personne de son intersexuation, veillez à trouver des termes non pathologisants. «Anomalie», « trouble» sont des termes à bannir. — Renseignez-vous en amont auprès des associations de personnes concernées, comme le CIA-OII France, pour lui expliquer clairement et exhaustivement les spécificités de sa variation. — Exposez les possibilités de traitements médicaux si la personne le demande, sans jamais les imposer. Accueillir les personnes intersexes Une personne intersexe* est une personne dont les caractères sexuels (génitaux, gonadiques ou chromosomiques) ne correspondent pas aux définitions binaires des corps « féminins » ou «masculins ». Ces personnes représentent entre 1,7% et 4% des naissances et font face à de graves violations de leur consentement par le corps médical, du fait de la pathologisation systématique de leur intersexuation. 13 Données clés en santé — En 2020, 62% des répondant·e·s intersexes participant à l’enquête européenne de la FRA-UE annoncent avoir subi des interventions chirurgicales modifiant leurs caractéristiques sexuelles sans avoir pu donner leur consentement. Presque la moitié des personnes intersexes répondant·e·s ont reçu des traitements hormonaux (49%) ou un autre type de traitement médical (47%) sans donner leur consentement éclairé. — La première prise en charge médicale intervient principalement à deux périodes : juste après la naissance (33,82% des répondant·e·s) et à la puberté (32,35% des répondant·e·s). 14 — Les interventions chirurgicales et traitements hormonaux non consentis entraînent bien souvent des pathologies
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