les discours de prévention et la prise en charge de ces patient·e·s en dépendent. La santé communautaire n’est pas un traitement de faveur. Elle permet, avec les personnes concernées, de reconsidérer ce que l’on sait sur ces minorités, ce que l’on a pu apprendre ou projeter, non seulement dépathologiser mais aussi normaliser, pour offrir à chacun·e le soin approprié, pour que chacun·e puisse accéder à la même qualité de soin que la population générale. Les personnes lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes ont des spécificités de santé respectives. Elles vivent aussi, sans généraliser, dans des contextes spécifiques. Leurs expériences du regard de l’autre, de l’enfance à l’âge adulte, sont toujours particulières. Elles sont toujours susceptibles d’être discriminées, Le soin universel nécessite d’être capable de prendre soin de tout le monde, sans différence, sans discrimination. Mais l’universel ne peut délaisser l’altérité. Au-delà des identités, le vivant donne naissance à une multitude d’expériences du genre, du sexe et de la sexualité. La médecine a longtemps pathologisé ces vécus minoritaires et nous héritons aujourd’hui de cette histoire. Nous savons aussi qu’il existe encore de nombreuses difficultés pour ces personnes dans le soin. Et, depuis les prémices de la lutte contre le sida — qui a libéré la parole des usagers du système de santé —, de multiples associations continuent de se mobiliser pour les faire entendre. Il est essentiel de prendre en considération ce bagage pour pouvoir nous adapter : le raisonnement médical, Préface 2
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