Guide de survie en milieu sexiste

48 49 Pour une éducation à l’égalité des genres / Guide de survie en milieu sexiste (Tome 1) 37/ Fisher TerryB, «Psychology students lies about sex to match gender expectations », mai 2013. 38/ «Que veulent les femmes ? », Hugo Dor, 2014. 39/ Élisa BruneB, citée dans Causette 55, avril 2015. « Il est clair que notre société valorise chez les hommes une sexualité pulsionnelle, tandis qu’elle sanctionne le même comportement chez les femmes. L’éducation donnée aux femmes en termes de sexualité ne les autorise pas toujours à écouter leurs pulsions et à s’autoriser à la recherche du plaisir. Certaines éprouvent ainsi beaucoup de culpabilité face à leur désir. » - Sophie MorinB, citée dans Causette 55, avril 2015. Les hommes et les femmes tendraient, consciemment ou inconsciemment, à se conformer à ce qui est attendu d’eux-d’elles par la société, pour répondre aux assignations qui pèsent sur leur sexualité. Ainsi, les hommes auraient tendance à exagérer le nombre de leurs partenaires sexuel le-s, tandis que les femmes auraient tendance à le diminuer. C’est ce qui ressort d’une étude 37 de la psychologue américaine Terry Fisher B qui a voulu comprendre l’écart important du nombre de partenaires sexuel-le-s avoué des hommes et des femmes dans les études statistiques. Le constat est que ses étudiant-e-s interrogé-e-s, quel que soit leur sexe, mentent: les filles en minimisant le nombre de leurs partenaires, les garçons en l’exagérant. En 2014, le journaliste Daniel BergnerB a compilé les dernières études scientifiques autour de la sexualité féminine et est arrivé à une conclusion qui bouscule les clichés: les femmes ont autant, si ce n’est plus, de désir sexuel que les hommes ! Il démontre comment les stéréotypes de genre ont modelé la recherche scientifique de façon à ce qu’elle occulte ces désirs féminins. «Si la société ne s’est pas rendu compte de tout cela avant, c’est parce que les hommes qui la dirigent ne le voulaient pas.» 38 Quel est l’effet des hormones sur le comportement des hommes et des femmes? Ces études tordent le coup aux théories associant systématiquement production hormonale et désir sexuel, niant dès lors l’influence des normes sociétales sur la construction des comportements sexuels des individus. «Les hormones sont en effet l’un des éléments de l’équation, mais c’est loin d’être le seul!» L’image du sexe dans notre culture y est pour beaucoup. «Le sexe masculin est représenté comme acteur, ce qui place l’homme comme détenteur de la pulsion. Les organes sexuels de la femme ont toujours été représentés comme des organes reproducteurs et non comme des organes de plaisir.» 39

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