52 53 Pour une éducation à l’égalité des genres / Guide de survie en milieu sexiste (Tome 1) 45/ Van AndersB Sari, Steiger Jeffrey, Goldey Katherine, «Effects of gendered behavior on testosterone in women and men», Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America (PNAS), University of Wisconsin, 28 septembre 2015. 46/ François Pralong, neuro-endocrinologue, Le Temps (Suisse), «Comment la testostérone vient aux hommes (et aux femmes aussi) », 20 novembre 2015. La manière dont on adopte des comportements définis comme féminins ou masculins contribuerait ainsi aux différences hormonales entre les sexes. «Cela vient s’ajouter aux preuves, de plus en plus nombreuses, indiquant que le genre et le sexe, la culture et la nature, sont des catégories plus perméables qu’on ne le dit généralement.» 45 «Toute la stimulation des hormones, notamment la testostérone, démarre au niveau du système nerveux central. L’hypothalamus, qui est le centre des neurones activant les hormones de la reproduction, est la cible d’afférences extrêmement nombreuses qui viennent du cortex. Que la testostérone soit influencée par un comportement, ou par la société qui induit ou inhibe ce comportement, est donc complètement plausible sur le plan biologique. Car tout le contrôle se fait au niveau du cerveau, qui intègre toutes sortes d’éléments dans le processus ; ce n’est pas un organe déconnecté de la réalité. » 46 Thomas Laqueur B et la fabrique du sexe. Dans «La fabrique du sexe - Essai sur le corps et le genre en Occident» (1992), Laqueur propose une lecture historique des notions de sexe biologique (sexe) et de sexe social (genre). Au départ d’écrits de médecins et philosophes de l’Antiquité au début du 20 e siècle, son travail réside dans l’utilisation d’une grille d’analyse reposant sur le postulat de deux modèles conceptuels: le modèle du sexe unique et le modèle des deux sexes. Aristote dès l’Antiquité, par la définition de l’ordre des êtres, Galien ensuite, par la définition du corpus anatomique, fondent le modèle du sexe unique qui sera dominant jusqu’au 18 e siècle et dans lequel le genre définit le sexe (le comportement définit le biologique). Au 18 e et surtout au 19 e siècles, avec les sciences biologiques et médicales qui se développent, émerge le modèle des deux sexes, dans lequel, au contraire du premier, le sexe définit le genre (le biologique prescrit le comportement). Les différences corporelles qui n’étaient pas perçues comme importantes deviennent significatives: parce que, au niveau de la physiologie, femmes et hommes sont incommensurablement différents, les genres définissent dès lors qualités, vertus et rôles selon des fondements biologiques. L’histoire de la sexualité selon FoucaultB. Les trois volumes de l’«Histoire de la sexualité» de Michel Foucault B interrogent abondamment la notion de sexualité et son évolution dans le temps au regard des faits sociaux, économiques et politiques, en s’attachant davantage aux discours qu’aux pratiques. Foucault évoque par exemple la notion de pouvoir. La plupart du temps, celleci renvoie à une instance juridique visant à interdire, censurer ou plus généralement ordonner et régler les comportements liés à la sexualité. Foucault lui préfère une conception plus large d’un pouvoir omniprésent lié à des processus économiques, des rapports de connaissance et des relations sexuelles et qui se caractérise par «la multiplicité des rapports de force qui sont immanents au domaine où ils s’exercent, et sont constitutifs de leur organisation...». La sexualité serait un domaine où les relations de pouvoir s’exerceraient pleinement et Foucault définit ce qu’il nomme Pour aller plus loin…
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