7 De plus, ces gains font en sorte que les Québécoises sont en meilleure posture pour défendre l’égalité entre les genres. Le fait d’être éduquées, d’avoir un travail et un revenu, et de subir en moins grande proportion de la violence, octroie à certaines femmes au Québec des privilèges. Nous disons certaines, car il ne faut pas oublier que d’autres Québécoises, notamment des femmes racisées ou issues de l’immigration, ne jouissent pas de ces mêmes privilèges. La lutte pour l’égalité entre les genres est à la fois globale et locale. Elle est locale, parce chaque femme, selon sa situation, vit cette discrimination différemment. C’est ce qu’on appelle l’intersectionnalité (voir l’encadré). Mais elle est également globale, parce que les discriminations que vivent les femmes, peu importe où elles se trouvent, ont la même source, soit le système patriarcal. En se battant pour l’égalité entre les genres, on se bat pour toutes les femmes. Et lorsqu’on possède des privilèges, comme nous Québécoises et Québécois, il faut les utiliser pour sensibiliser, lutter et faire entendre la voix des femmes qui n’ont pas les mêmes avantages. Intersectionnalité Un terme pas facile, mais pourtant assez simple à comprendre. Pour vous l’expliquer, voici une petite définition tirée de la Gazette des femmes16 : « Cette approche prend en considération les liens qui s’établissent entre les différentes formes d’oppression : sexisme, racisme, patriarcat, colonialisme… Par exemple, une femme noire, pauvre et handicapée subira de la discrimination différemment d’un homme blanc gai au salaire dans les six chiffres. La combinaison des formes d’oppression engendre un vécu propre à chaque personne. C’est sur les recoupements (ou « intersections ») entre chacune des formes que se penche l’intersectionnalité. »
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