9 3 Si les femmes gagnent moins que les hommes, c’est Parce qu’elles choisissent des métiers qui paient moins cher. C’est leur choix, alors pourquoi est-ce qu’on devrait changer ça? Clarifions d’emblée quelque chose : ce n’est pas seulement le choix de carrière qui fait en sorte que les femmes gagnent moins. À travail égal, les femmes gagnent moins que leurs homologues masculins18. En plus, elles sont également plus représentées dans les emplois à temps partiel19. Mais revenons à la question du choix de carrière. Et demandons-nous d’abord ce qui motive notre choix de carrière. Nos intérêts? Nos compétences (ou la perception que l’on a de ces compétences)? Les attentes de la société envers notre rôle? Probablement une combinaison de toutes ces réponses. Dans tous les cas, c’est notre socialisation qui façonnera nos intérêts, nos compétences et la façon dont nous percevons notre place. Et cette éducation, elle est genrée. Dès notre tendre enfance, les études montrent que notre entourage tend à encourager les comportements conformes à notre genre20. Concrètement, on encourage l’intérêt d’un garçon pour les camions, le sport ou la construction, mais on ignore ou même décourage son intérêt pour les poupées ou la cuisinette. Inversement, on valorise la coquetterie d’une fille ou son intérêt pour les bébés ou les arts plastiques. Chaque enfant développera donc un intérêt et une plus grande compétence pour certains domaines selon son genre. De plus, peu importe notre intérêt ou notre expérience, la société a également une perception différente des compétences des enfants dans un domaine selon qu’ils sont fille ou garçon. Par exemple, une étude au Québec a démontré que les enseignantes et les enseignants anticipaient des différences de performance selon le sexe, s’attendant à ce que les filles performent mieux en français et les garçons en mathématiques21. On va donc renforcer différemment les performances des garçons et des filles dans ces domaines. Rien de surprenant par la suite que les filles se perçoivent moins bonnes en mathématiques et les garçons moins bons en français22. Et, de façon générale, les femmes se perçoivent moins bonnes dans des domaines traditionnellement masculins23. Alors, quand vient le temps de faire son « choix » de carrière, filles comme garçons choisiront des domaines dans lesquels elles ou ils se sentent compétent.e.s, valorisé.e.s et encouragé.e.s.
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=