20 jours ou les périodes de leur vie), on parle alors de personnes genderfluid ou de genre fluide. Les personnes trans sont-elles “né.e.s dans le mauvais corps”? Dans notre société, on considère qu’un certain corps est censé aller de pair avec une certaine identité. Comme on l’a vu précédemment (voir encart “assignation de genre”,partie I),laplupartdesgenspenseainsi spontanémentqu’uncorpsdit “mâle” va obligatoirement avec une identité masculine, et inversement un corps “femelle” avec une identité féminine. Or cela n’est absolument pas le cas, l’identité d’une personne relève de sa psychologie et n’a aucun rapport avec son apparence, son corps, ou ses organes génitaux. Les personnes trans ne sont donc pas nées dans le “mauvais corps” car la transidentité n’est pas une question de corps ou d’apparence physique mais d’identité,par rapport à une identité imposée à la naissance. En outre, dans un monde où les stéréotypes de genre sont aussi importants, notamment relativement au fait qu’un certain corps soit censé aller de pair avec une certaine identité, il est très difficile pour les personnes qui sortent de ces stéréotypesdesesentirépanouies.Ilseraeneffet trèsdurpourunhommetransavec une apparence jugée socialement “féminine” (seins, cheveux longs, absence de pilosité faciale,voix aiguë…) de faire respecter socialement son identité masculine au quotidien: il sera mégenré sans cesse, et devra s’expliquer si il souhaite que son identité soit reconnue dans l’espace social. Cette pression pousse ainsi les personnes trans à se conformer aux attentes de la société: il sera bien plus facile pour un homme trans d’être appelé “monsieur” si il fait la démarche de prendre de la testostérone pour modifier son apparence. Dans certains cas le poids de la société est tel que les personnes vont même jusqu’à intérioriser cette norme comme un état de fait “naturel”: c’est cela qui pousse certaines personnes à dire qu’elles transitionnent pour avoir un “corps d’homme” ou un “corps de femme”, alors que les corps et les identités de genre sont deux faits séparés. Par exemple, une vulve n’est un “sexe féminin”,car il existe des hommes trans et des personnes non-binaires qui ont une vulve. Ce n’est pas l’organe qui a une identité de genre (on ne dira pas par exemple d’un poumon qu’il est masculin ou féminin), mais bien la personne à qui cet organe appartient. Il est donc primordial de “dégenrer les corps”, et d’employer préférentiellement des mots plus précis pour parler des corps des personnes de façon plus inclusive. Pour évacuer la question du corps lorsqu’on parle de transidentité, on peut employer le terme de “assigné.e homme / femme à la naissance” à la place de “né.e homme / femme”. Par exemple pour désigner une femme trans: ce n’est pas une personne “née homme qui est devenue une femme”, ni “avec un corps d’homme et une identité de femme” mais bien une personne “assignée homme à la naissance et dont l’identité de genre est féminine”.
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