Comprendre la transidentité

21 Transitions médicales, administratives, sociales… Lorsqu’on pense à une transition de genre, la première chose qui vient à l‘esprit est très souvent un traitement hormonal suivi de différentes opérations de chirurgie. Or, une transition,même médicalisée, ne comporte en réalité pas d’étapesobligatoires. Lebut d’une transitionn’est pasde reproduireunschéma de “conformité” entre le corps et l’identité: cela serait en effet impossible, car on ne peut pas changer ses chromosomes par exemple. Le but d’une transition de genre est que la personne se sente bien, qu’elle réussisse à vivre heureuse dans son genre. Les étapes pour ce faire seront donc très différentes d’une personne à l’autre. Par ailleurs, les démarches médicales ne sont pas les seules démarches de transition possibles, il existe de nombreuses démarches administratives et sociales qui permettent d’affirmer son genre, et beaucoup de personnes n’ont simplement pas recours à une transition médicalisée. Pour être une personne trans, il n’est pas nécessaire que le corps ou l’état civil subisse des modifications: être une personne trans signifie tout simplement que son identité de genre ne correspond pas au genre assigné à la naissance. Tout ce qui relève de la modification du corps (hormones, opérations, etc.) ne définit pas une personne comme trans, mais relève d’une décision personnelle et n’est en aucun cas obligatoire. Les personnes trans souffrent-elles? Les personnes trans sont effectivement nombreuses à souffrir, mais cette souffranceestsurtout lerésultatdesviolencesetdiscriminationsqu’ellessubissent au quotidien du fait de leur transidentité. Ce n’est donc pas la transidentité mais la transphobie et le rejet de la société qui sont les causes de leur souffrance. Cette transphobie peut en effet se traduire par : • le fait d’être nié dans son identité de genre, de ne pas être reconnu pour la personne qu’on est ou d’être systématiquement ramené à son assignation de naissance; • le fait de ne pas pouvoir disposer de son corps et/ou d’être freiné dans l’accès aux soins et droits du fait de la transphobie médicale et administrative; • le fait d’être confronté à l’ignorance, à l’incompréhension, aux préjugés et aux questions indiscrètes de la quasi totalité de la société sur les questions de transidentité, et de devoir sans cesse expliquer voire justifier le pourquoi et le comment de son identité; • le fait de ne pas être conforme à ce qui est attendu par la société, et de ne pas se sentir “normal”, inclus, représenté ni reconnu ;

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