Comprendre la transidentité

24 L’important n’est donc pas d’être absolument sûr.e, mais de se sentir prêt.e, et de sentir qu’on en a besoin. Qu’il arrive à la personne de douter est par ailleurs parfaitement normal, car le doute est un sentiment humain. Le point de vue d’une personne peut évoluer au cours de sa transition: son parcours lui permettra de mieux se connaître,et demieux comprendre son identité et ses besoins. Il est donc important que les personnes aient la possibilité de faire des tests, concernant par exemple l’utilisation d’un pronom, d’un prénom, d’une façon de s’habiller, voire le commencement d’un traitement hormonal, quitte à l’arrêter ensuite, pour savoir ce qui leur convient. Enfin, il faut prendre en compte l’impact des pressions de la société sur les personnes trans qui cherchent à affirmer socialement leur identité: une demande de transition est généralement très coûteuse émotionnellement et effrayante pour la personne. Si elle vous en parle c’est donc que c’est mûrement réfléchi et qu’elle vous fait confiance. Lui demander si elle est sûre et/ou lui demander d’attendre encore risque dans ce cas davantage de la faire souffrir qu’autre chose. A noter que toutes les études à ce sujet montrent d’ailleurs que le nombre de personnes qui “regrettent” après des démarches de transition est extrêmement faible. Existe-t-il des médecins spécialistes de la transidentité? Il n’existe pas demédecins spécialistes de la transidentité,pour la simple et bonne raison que la transidentité n’est pas une maladie. Néanmoins, un certain nombre de médecins s’autoproclament pourtant “spécialistes” de la prise en charge des personnes trans. Il faut en effet savoir que lorsqu’on souhaite débuter une transition médicale, il est très difficile de trouver des médecins prêts à accepter de prescrire un traitement hormonal,ou de pratiquer des opérations dans le cadre d’une transition médicalisée. L’immense majorité des médecins n’est pas formée à cette prise en charge, et considère qu’elle n’a pas le droit de prendre en charge les personnes trans -- en réalité, dans le cas des traitements hormonaux, n’importe quel généraliste, gynécologue ou endocrinologue est en capacité de prescrire un traitement hormonal. Ceux qui acceptent ont par ailleurs tendance à exiger une attestation psychiatrique. Les rares médecins libéraux à être formés ont tendance pour certains à jouer de cette image de spécialiste, pour développer leur champ d’activité, et ce quelque soit la qualité réelle de la formation qu’ils ont reçues. Les autres médecins libéraux se contentent de refuser la prise en charge ou de rediriger vers les équipes de la SofeCT / FPATH, une association de médecins qui a constitué depuis quelques dizaines d’années des équipes de prise en charge des personnes trans en hôpital public, concentrées dans quelques grandes villes. Ces équipes hospitalières se revendiquent spécialistes de la prise en charge des personnes trans, mais ont pour la plupart un fonctionnement protocolaire très

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