Comprendre la transidentité

25 lourd, et demandent un suivi psychiatrique obligatoire au sein de leur équipe, d’une durée minimale d’une année, avant d’accéder au moindre traitement. La personne qui est en demande de prise en charge se retrouve donc à prouver le bien fondé de sa demande à l’équipe de médecins, dont la validation unanime est requise pour que la personne puisse accéder au traitement…Leurs pratiques médicales sont par ailleurs controversées, l’offre de soin étant de qualité très inégale selon les services. Quecesoit dans leséquipeshospitalièresouensuivi libéral,tomber sur unpraticien correctement informé et disposant de connaissances solides tant sur l’accueil de personnes transgenre que sur les techniques médicales de transition médicalisée relève donc actuellement de l’exception, plutôt que de la règle. Y a-t-il plus de femmes trans que d’hommes trans? Lorsqu’on parle d’une personne trans,beaucoup de personnes pensent en premier lieu à une femme trans (personne assignée homme à la naissance et dont l’identité est femme). Mais même si le traitement médiatique des personnes transgenres met surtout en avant les femmes trans, il est difficile de dire si celles-ci sont plus nombreuses ou tout simplement plus visibles que les hommes trans. Il est en effet plus stigmatisé dans notre société d’être perçu.e comme un “homme féminin” plutôt que comme une “femme masculine”, l’existence des femmes trans attise donc davantage la curiosité du grand public. Les études actuelles semblent plutôt montrer qu’il y aurait autant de femmes trans que d’hommes trans. Il est par ailleurs extrêmement difficile d’estimer la proportion exacte de personnes trans dans la société car la plupart des études se base sur les prises en charge médicales en hôpital public (SoFeCT / FPATH). Or ces prises en charge excluent la majorité des personnes concernées par la transidentité, car elles mettent l’accent sur une prise en charge psychiatrique et valorisent la conformité aux stéréotypes de genre. La majorité des personnes trans (et tout particulièrement, les personnes non-binaires) n’y a pas recours, soit parce qu’elle estime ces prises en charge transphobes, soit tout simplement parce qu’elle ne désire pas de prise en charge médicale. Pour estimer le nombre réel de personnes trans, le plus simple serait d’établir un recensement via des questionnaires,basés sur l’autodétermination de genre des personnes, et cela n’a pas été fait en France à ce jour. Les personnes trans sont-elles marginalisées ? Aujourd’hui, même si la transphobie est une réalité, il est tout à fait possible pour les personnes trans d’être insérées dans la société, d’avoir un emploi et

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