27 l’Observatoire des Transidentités (fermé en 2018),aucune institution française ne se penche sérieusement sur la question.Cependant, les revendications des personnes transgenres se faisant de plus en plus entendre, les institutions s’y intéressant sont vouées àévoluer,et à sedémultiplier.Ainsi,enseptembre2019, le Parlement Européen décide de mener une grande enquête sociologique dans toute l’Europe pour mieux cerner les profils de personnes transgenres et plusieurs études, notamment menées par la fondation Jean Jaurès et la DILCRAH, sont parues courant 2019. La proportion de personnes trans se situerait entre 0,1 et 2% selon les études et l’année. Si les chiffres les plus bas ne prennent en compte que les personnes qui sont passées dans les équipes hospitalières (environ 20% des personnes ayant entamé une transition seraient suivies par ces équipes), les chiffres les plus hauts sont souvent affirmés sans aucune source pour les appuyer, selon une méta-étude de 2016 parue dans LGBT Health. En termes d’identité romantique et/ou sexuelle, 23% des personnes trans se définissent comme bisexuelles/pansexuelles, 22% comme homosexuelles (attirées par le même genre), 22% comme hétérosexuelles, 20% comme queer, 4% comme asexuelles et 8% comme autres. En France, on estime que seulement ⅓ des personnes trans auraient entamé unetransitionmédicale.. Cechiffreneprendpasencomptelesouhaitd’entamer une telle procédure ou non, une part des deux tiers restants souhaitant peutêtre entamer une transitionmédicale sans avoir accès à desmoyens de le faire. Pour ce qui est des chiffres sur la transphobie,celle-ci étant aujourd’hui encore très peu reconnue par l’Etat et parfois incomprise, voire tournée au ridicule par les agents de police (rappelons que la transphobie peut commencer à un simple mégenrage volontaire), il est difficile d’obtenir des chiffres officiels réalistes dans cette situation. Selon une étude de 2014, 8 personnes trans sur 10 auraient été victimes de transphobie au cours de leur vie, mais seulement 3,3% d’entre elles ont déposé une plainte. 64% des personnes trans auraient subi de la transphobie de la part du monde médical (44% évitent de visiter les médecins ou les hôpitaux), et 44% auraient subi de la transphobie de la part d’administrations publiques. Latransitionn’estpassansconséquencesociale: prèsd’untiersdespersonnes trans auraient perdu un emploi du fait de leur transidentité, une personne trans sur 4 déclare avoir eu des difficultés d’accès à un logement,40%d’entre elles disent avoir perdu le contact avec un membre de leur famille, et 45% auraient fait une tentative de suicide. La transphobie, notamment de la part des administrations, se manifeste ainsi dans toutes les sphères de la vie de la personne, et impacte son accès aux soins, à l’emploi, au logement, à la santé reproductive, aux services sociaux et aux droits fondamentaux de la personne de façon générale.
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=