41 sur ce qui relève de la sphère intime, ou sur ce qui pourrait être interprété comme un jugement de valeur, même si cela concerne des généralités sur la transidentité. En effet, ces remarques partent souvent d’un bon sentiment et cherchent à montrer sa bienveillance à la personne mais elles sont à l’inverse majoritairement perçues comme déplacées voire insultantes par les personnes avec qui vous interagissez. Quelques exemples (à partir de phrases réellement entendues) : • “des choses comme vous sont des choses qui arrivent” Ici le problème vient du fait que le mot “chose” est employé pour éviter de genrer la personne au masculin ou au féminin, et désigner la transidentité de façon vague, faute de connaître le terme approprié. Cela part d’une bonne intention (dire à la personne que ce qu’elle vit est normal), mais ce n’est pas une bonne stratégie, car la personne (et non la “chose”) que vous avez en face de vous va se sentir objectifiée, loin du signal positif que vous vouliez renvoyer. • “moi aussi mon petit cousin est né ni homme ni femme” Ici la personne a cherché à créer de la proximité en évoquant un membre de sa famille dans une situation similaire, pour montrer sa familiarité avec le sujet et son ouverture d’esprit. Mais cela ne fonctionne pas car la transidentité est un fait distinct de l’intersexuation, cela n’a donc pas de sens d’évoquer quelqu’un qui serait né avec des caractéristiques ni totalement mâle ni totalement femelle, les deux situations ne sont pas similaires elles n’ont au contraire rien à voir. De plus la personne n’est pas venue vers vous pour vous entendre parler de votre famille, mais pour effectuer une démarche bien précise. • “il y en a de plus en plus comme vous” Cette phrase d’apparence neutre a de grandes chances d’être perçue comme un jugement de valeur (est-ce positif ou négatif qu’il y ait, soit disant, de plus en plus de personnes trans?). La personne risque également de se sentir réduite à sa transidentité et de se dire “une personne “comme moi”? Mais je ne suis pas simplement trans, j’ai une personnalité…”. Bref, vous êtes là pour accueillir et accompagner la personne dans une démarche, et non pour donner votre opinion. • “je connais, il y a un trans dans Plus belle la vie” Ici également le problème vient du fait que la personne est réduite à sa transidentité. La personne vient vous trouver pour une raison, probablement sans rapport avec sa transidentité, elle n’appréciera donc pas d’être ramenée à un “spécimen de personne trans” alors qu’elle est une personne avec bien d’autres aspects et particularités dans sa vie.
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