5 Présentation 1) Contexte Le lieu de travail est un espace de vie qui n’échappe pas aux inégalités de genre et aux violences sexistes et sexuelles. Le harcèlement sexuel constitue une forme de discrimination fondée sur le sexe, reconnue par la loi. Le Défenseur des droits, compétent en matière de discrimination, s'est saisi de cette question depuis de longues années. L'enquête inédite sur le harcèlement sexuel au travail qu’il a publiée dès mars 2014 révèle que 20% des femmes actives disent avoir été confrontées à une situation de harcèlement sexuel au cours de leur vie professionnelle. Autrement dit, une femme sur cinq, soit plusieurs millions de femmes en France. Pourtant, l’enquête montre que de nombreuses victimes demeurent seules face au harcèlement sexuel : près de trois victimes sur dix (29%) ne se sont confiées à personne et rares sont les victimes qui engagent des démarches judiciaires pour faire valoir leurs droits. En outre, plus de la moitié des actifs interrogés, hommes et femmes confondus, s'estiment plutôt mal informés sur le harcèlement sexuel au travail (57%). Les mouvements récents, tels que #MeToo et sa déclinaison française #BalanceTonPorc, ont contribué depuis 2017 à mettre en lumière l’ampleur du phénomène et ont déclenché une forte mobilisation de la société contre le harcèlement sexuel, notamment au travail. C’est dans ce contexte que le Défenseur des droits a lancé une campagne d’information en février 2018 afin de rappeler que le harcèlement sexuel, encore trop souvent banalisé, est sanctionné par la loi et d’inviter les personnes concernées à faire valoir leurs droits. Cette campagne se décline en trois outils : un dépliant, une affiche ainsi qu’une vidéo diffusée sur internet dans le cadre d’un mini-site d’information et sur les réseaux sociaux du Défenseur des droits : https:// information.defenseurdesdroits.fr/ unefemmesurcinq/ Depuis, le cadre légal a été modifié pour renforcer les obligations des acteurs en matière de prévention et de sanction du harcèlement sexuel au travail. Les employeurs, au titre de leur obligation de sécurité, sont ainsi chargés d’évaluer les risques en matière de harcèlement sexuel, de mener des actions de sensibilisation à destination de leur personnel, notamment encadrant, sur le sujet. D’autres acteurs clés sont également concernés par ces actions de sensibilisation tels que les médecins, magistrats, travailleurs sociaux ou encore les forces de l'ordre. Convaincu que la lutte contre le harcèlement sexuel ne doit pas peser uniquement sur les épaules des personnes qui le subissent mais qu’elle est de la responsabilité de chacun et
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