Harcèlement sexuel au travail

50 • • • • L’absence de mixité et les secteurs historiquement masculins dotés d’une culture « machiste » : l’intégration d’une femme dans une équipe composée très majoritairement d’hommes constitue un risque pour cette dernière et doit être accompagnée (cf. milieux à prédominance masculine tels que les forces de sécurité, etc.) ; Des situations propices à l’isolement par rapport au collectif : déplacements professionnels en petits groupes, horaires décalés, etc. ; Des situations précaires : stages, CDD, alternance, etc. ; Une ambiance de travail très détendue, décomplexée, « potache », des relations de travail qui se confondent avec des relations personnelles. Mise en place d’un dispositif d’alerte pour recueillir et traiter les signalements La mise en place par l’employeur d’un système opérationnel qui permette d’enregistrer et de traiter les cas de harcèlement sexuel comme d’autres formes de discrimination montre que l’organisation prend au sérieux tout signalement et s’engage à enquêter avec rigueur et, le cas échéant, à sanctionner toute pratique non professionnelle. Au-delà de la nécessité de traiter tout signalement, un tel dispositif constitue aussi une action de prévention du harcèlement dans la mesure où il permet d’encourager la libération de la parole et d’adresser un message clair à l’ensemble de l’environnement de travail. 3) Réagir immédiatement en tant qu'employeur L’objectif doit être de responsabiliser les employeurs dans la mise à l’abri des personnes et dans la conduite des enquêtes et de l’action disciplinaire suite à un signalement dans le cadre d’une procédure rigoureuse. Encourager les signalements des victimes La difficulté de porter plainte est une caractéristique partagée pour l’ensemble des infractions sexuelles. L’enquête sur le harcèlement sexuel au travail, réalisée par l’IFOP en janvier 2014 pour le Défenseur des droits, révèle notamment que les femmes doivent le plus souvent compter sur elles-mêmes et n’osent pas parler des agissements subis : seuls trois cas sur dix sont rapportés à la direction ou à l’employeur, près de 30% des victimes n’en parlent à personne et seulement 5% des cas sont portés devant la justice. Les victimes peuvent non seulement éprouver un sentiment de gêne, voire de honte, à révéler les actes de harcèlement sexuel qu’elles ont subis mais aussi ignorer que ces agissements caractérisent un harcèlement sexuel et constituent des infractions pénales. Cette difficulté à témoigner est particulièrement grande dans le contexte professionnel car elle peut

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