Mars 2020 – Observatoire de l’égalité entre les femmes et les hommes dans la culture et la communication – 25 Emploi et rémunération Focus sur la mise en œuvre d’un outil statistique d’analyse des écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes Pour faire suite aux recommandations l’accord du 30 novembre 2018 relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes dans la fonction publique, la dgafp a développé une méthodologie d’autodiagnostic des différentes causes d’écart de rémunération entre les femmes et les hommes parmi les fonctionnaires de l’État. Cette méthodologie a été mise à la disposition du ministère de la culture au dernier trimestre 2019. Elle consiste à répartir les populations en fonction de leur corps, grade et échelon afin de pouvoir déterminer la nature des écarts de rémunérations. Il distingue 4 grands types d’écarts : • L’effet « temps partiel », qui mesure l’écart de rémunération généré par le fait que les femmes sont statistiquement plus nombreuses à travailler à temps partiel que les hommes ; • L’effet « ségrégation de corps », qui mesure le fait que les femmes sont moins représentées dans les corps les mieux rémunérés ; • L’effet « démographique », qui mesure le fait qu’à un âge identique, les femmes se trouvent statistiquement dans des grades et échelons inférieurs à ceux des hommes. • L’effet « prime », qui porte sur les écarts de rémunération indemnitaire. Les écarts bruts de rémunérations se traduisent au ministère de la Culture de la manière suivante : C’est la décomposition des écarts qui constitue la principale plus-value de l’outil d’autodiagnostic. Le plus propice à l’analyse porte sur l’écart « personne physique » qui permet de prendre en compte l’effet temps partiel de manière intégrée : Ainsi, l’écart total de rémunération s’élève à 271 € (soit 8 % du salaire moyen masculin). Il est principalement dû à l’effet démographique : 115 €, soit 42 % de l’écart. Les effets de ségrégation de corps et de temps partiels pèsent respectivement pour 28 % et 22 % des écarts de rémunération. C’est l’écart indemnitaire qui est le moins significatif (7 %). En première analyse, l’outil d’autodiagnostic de la dgafp permet d’objectiver et de quantifier des éléments déjà connus : la principale source des inégalités de genre est culturelle et réside dans le fait que les hommes choisissent statistiquement moins souvent de travailler à temps partiel et de favoriser des temps familiaux qui interrompent la carrière. L’effet de ségrégation de corps est dû à une pluralité de causes qui vont du plafond de verre, d’éventuelles préférences des recruteurs pour des candidats masculins, ou du retard pris dans la constitution de viviers paritaires pour les postes les mieux rémunérés. Rémunération mensuelle brute Hommes Femmes Effectifs en personnes physiques (PP) 4 342,0 5 310,0 Effectifs en etp 4 311,5 5 163,1 Rémunération moyenne PP (en €) 3 204 2 933 Rémunération moyenne etp (en €) 3 226 3 016 Décomposition de l’écart de rémunération mensuel brute entre homme et femme (personne physique) En € En % Écart total – 271 100,00 Dont effet temps partiel – 61 22,44 Dont effet ségrégation des corps – 76 28,18 Dont effet démographique au sein des corps – 115 42,44 Dont effet primes à corps-grade-échelon identique – 19 7,12
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