Comportements sexistes & violences sexuelles

20 Guide - Comportements sexistes & violences sexuelles Que sont les violences sexistes et sexuelles ? Fiche 4 - Les cyberviolences Définition Les cyberviolences, ou violences en ligne, sont un phénomène multiforme. Elles peuvent regrouper en particulier : ● ● des propos diffamatoires et discriminatoires ou à visée diffamatoire ou discriminatoire ; ● ● des propos humiliants, agressifs, injurieux ; ● ● la divulgation d’informations ou d’images personnelles (volées et/ou modifiées et/ou choquantes) ; ● ● la propagation de rumeurs ; ● ● des intimidations, insultes, moqueries, menaces ; ● ● des incitations à la haine ; ● ● l’usurpation d’identité, le piratage de compte, ... Ces contenus sont envoyés, rendus publics ou partagés au moyen de formes électroniques de communication – applications, en particulier réseaux sociaux accessibles sur internet, et/ou à partir notamment de smartphones, tablettes, ordinateurs – et être le fait d’une ou de plusieurs personnes et viser un individu ou un groupe. Elles n’ont pas de limite temporelle : elles peuvent s’exercer à toute heure du jour ou de la nuit et laissent des traces numériques (une photo publiée peut demeurer indéfiniment sur internet). L’auteur lui-même, une fois les agressions publiées, ne peut maîtriser la diffusion des contenus. Ces violences peuvent être ponctuelles ou répétées et relever alors du cyberharcèlement. Cette forme de harcèlement instaure les mêmes caractéristiques que le harcèlement hors ligne : déséquilibre des forces (la victime a une plus faible maîtrise des outils ou applications ou son réseau social est moins développé) et isolement de la victime. Les cyberviolences peuvent également revêtir un caractère sexiste et/ou sexuel et relèvent du cybersexisme. Dans ce cadre, ces violences sont aussi multiformes : ● ● messages à caractère sexuel (sexting) imposé ou à caractère sexiste ; ● ● images à caractère sexuel imposées ; ● ● revenge porn : contenu sexuellement explicite qui est publiquement partagé en ligne sans le consentement de la personne apparaissant sur le contenu, dans le but de se venger ; ● ● coercition sexuelle : menaces ayant pour but d’amener la victime à accomplir des actes sexuels ; ● ● diffusion d’images intimes prises à l’insu d’une personne, … En plus d’ajouter une nouvelle dimension par rapport à d’autres violences, les cyberviolences possèdent aussi des spécificités. En effet, les outils numériques comportent la possibilité d’une dissémination très rapide de l’information : un seul clic peut permettre d’atteindre un grand nombre de personnes. De plus, l’anonymat, facilité en ligne ou derrière un écran, favorise le sentiment d’impunité ou diminue la conscience des conséquences de ses actes ; il peut également rendre difficile l’identification de l’auteur. État des lieux Les chiffres sur la prévalence des cyberviolences à l’Ecole varient selon les enquêtes mais ils montrent tous l’importance du phénomène. L’usage d’internet est de plus en plus précoce et les élèves du primaire sont aussi concernés. À l’école primaire, une enquête de 2015 montre que les élèves français les plus jeunes (8-10 ans) sont plus nombreux que les collégiens à rapporter des cyberviolences répétées (14 % en primaire et 5 % en collège)14. Cela peut s’expliquer par un manque de compétences techniques pour bloquer ou signaler les expéditeurs et les contenus inappropriés mais aussi un manque de compétences sociales pour gérer les conflits. En effet, les élèves du primaire ont davantage tendance à rétorquer sur le même mode, ce qui contribue à l’escalade des violences. 14. C atherine Blaya, Michaël Fartouk, « Digital uses, victimization and online aggression: a comparative study between primary school and lower secondary school students in France », European Journal on Criminal Policy and Research, 22(2), 2015, p. 285-300.

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