42 Guide - Comportements sexistes & violences sexuelles ● ● Une formation accrue de l’ensemble des personnels (enseignants, CPE, assistants d’éducation, personnels santésocial et psychologues, etc.) à l’identification et à la prise en charge (victimes et auteurs) de ces agissements ; nécessité de lever certains freins : peur de stigmatiser les élèves et l’établissement, gêne des personnels face à un phénomène qu’ils méconnaissent, banalisation du sexisme, fatalisme. ● ● La sensibilisation des élèves (actions éducatives, enseignements) : les actes et comportements sexistes sont trop souvent minimisés par les jeunes ; les filles finissent par intérioriser les violences dont elles sont victimes, ne réalisent pas la portée de certains actes, méconnaissent les sanctions dont sont passibles les auteurs ou se disent fatalistes. ● ● L’ouverture d’un dialogue avec les élèves : mise en place d’entretiens individuels, recueil de la parole des victimes. Il faut offrir des espaces sécuritaires pour les filles qui leur permettent de parler de leurs expériences et d’être entendues. Lever, chez les victimes, la peur des représailles. Il est essentiel, pour mieux lutter contre tous les actes et comportements sexistes – y compris les plus quotidiens – de mettre en œuvre un dispositif global, engageant l’ensemble de la communauté éducative, afin d’abaisser le seuil de tolérance au sexisme et d’unifier le discours et les réponses apportées au sein de l’établissement. Répondre aux comportements et actes sexistes : élaborer une réponse éducative proportionnée Les comportements et actes sexistes doivent se voir apporter, à la fois plus systématiquement et plus fermement, des réponses adaptées. Ces réponses, suffisamment graduées, doivent comporter une dimension éducative et être l’occasion de : ● ● rappeler la loi et le règlement intérieur de l’établissement, notamment les règles relatives au respect d’autrui ; ● ● sensibiliser l’élève aux stéréotypes de genre et à leur impact sur le vivre ensemble ; ● ● favoriser une prise de conscience des inégalités femmes-hommes et des conséquences des violences sexistes. Cette politique de lutte contre toutes les formes de sexisme participe à l’amélioration du climat scolaire. Elle s’inscrit dans une démarche globale : établir des règles claires appliquées constamment et avec justice et créer une atmosphère de respect et d’attention pour toute la communauté : élèves, parents, professeurs et équipe éducative. Pour être efficace, la réponse apportée par l’établissement devra être adaptée au mieux à la faute commise. Il sera nécessaire pour cela d’associer l’élève à l’élaboration de la punition ou de la sanction et de veiller à conserver un lien étroit avec la nature de l’acte ou du comportement sexiste sanctionné. Mesurer la gravité de l’agissement Il convient de se poser plusieurs questions afin de qualifier l’acte ou le comportement sexiste et d’en caractériser la gravité. Qualifier un acte ou un comportement sexiste : ● ● L’existence d’un élément ou plusieurs éléments de fait, pouvant prendre différentes formes (comportement, propos, acte, écrit), subis par une personne (élève, enseignant, parent, personnel) ; ● ● L’acte a pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité de la personne ou de créer un environnement intimidant, hostile, humiliant ou offensant ; ● ● L’existence d’un lien entre le sexe de la victime et les faitssubis : ces derniers s’appuient sur des stéréotypes de genre, comportent une dimension sexuelle, etc. Les facteurs permettant de caractériser la gravité d’un l’acte ou le comportement sexiste : ● ● La gravité intrinsèque du ou des actes (degré de violence physique ou verbale) ; ● ● La répétition, la fréquence de la conduite et son installation dans la durée ; ● ● La conduite individuelle ou collective ; ● ● La situation de l’élève victime ; ● ● L’environnement de l’élève victime (par exemple majoritairement masculin). Deux cas de figure : soit les faits donnent lieu à une punition scolaire soit ils nécessitent d’engager une procédure disciplinaire.
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