Nouméa Women's Forum : Entreprendre au féminin

4 LE TRAVAIL SALARIÉ AU FÉMININ EN NOUVELLE-CALÉDONIE Selon une étude de l’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE-Nouvelle-Calédonie), entre 2013 et 2019, les salaires calédoniens ont progressé plus vite que l’inflation. En 2019, tous secteurs confondus, le salaire net moyen s’établit à 342000 F.CFP par mois, en équivalent temps plein. En 2019, avec un salaire moyen de 321000 F.CFP par mois tous secteurs confondus, les femmes gagnent pourtant 11 % de moins que les hommes (360 000 F.CFP). Cependant, dans chacun des secteurs privé et public, la différence de salaire au détriment des femmes est beaucoup plus importante (-14,4 % dans le privé, -17,0 % dans le public). L’écart de salaire homme/femme s’accentue avec l’âge : inexistante chez les moins de 30 ans, la différence de salaire en faveur des hommes se creuse (+6 points par tranche de 10 ans de 30 à 49 ans). En fin de carrière, les femmes gagnent 16 % de moins que la gente masculine. À cette première inégalité de traitement, il faut rajouter une autre réalité soulevée par l’ISEE : en 2019, le seuil des bas salaires se situe à 157000 F.CFP nets mensuels, soit une valeur équivalente au SMG brut. Un salarié calédonien sur cinq perçoit un bas salaire en 2019 (20,4 %). LE CONTEXTE CALÉDONIEN En Nouvelle-Calédonie, la condition féminine est essentiellement abordée par le prisme des violences faites aux femmes. Il est vrai que nous affichons des taux records à l’échelle nationale. Ainsi, une femme sur cinq déclare avoir été victime d’agression physique par son conjoint, ou son ex-conjoint, au cours des douze derniers mois. Agir sur l’autonomie financière par le leadership féminin est un autre levier pour lutter contre ces violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Les violences intrafamiliales ont augmenté en moyenne de 14 % en 2019. Avec plus de 1200 plaintes pour violences conjugales en 2018, la Calédonie concurrence même un département comme les Yvelines et son million et demi d’habitants. Des chiffres effrayants qui concentrent l’action des institutions sur la résorption de ces violences avec plusieurs programmes d’actions, menées notamment en province Sud via le Centre d’Information Droits des Femmes et Égalité (CIDFE, anciennement Mission à la Condition féminine). Aujourd’hui, les programmes sont nombreux : le Grenelle contre les violences conjugales, les dispositifs de communication autour des journées du 8 mars et du 25 novembre, les cartes de contact d’urgence, les dispositifs de signalement, le téléphone grave danger… Reste que la couverture médiatique et institutionnelle des femmes par ce prisme négatif occulte une autre réalité : l’absence d’actions fortes et volontaristes pour promouvoir le leadership au féminin. UN PROGRAMME POUR LE LEADERSHIP AU FÉMININ EN NOUVELLE-CALÉDONIE, LA CONDITION FÉMININE EST ESSENTIELLEMENT ABORDÉE PAR LE PRISME DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES.

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