Etude du marché audiovisuel et cinématographique en NC

14 CINÉMAS Cinécity, premier multiplex de 12 salles (jusqu’à l’ouverture du MK2 – fin 2021), a nécessité 1.3 MdF d’investissements ; il est en activité depuis 2003. Il achète les droits francophones pour le pacifique (Polynésie, Nouvelle-Calédonie, Wallis & Futuna et Vanuatu) pour les commercialiser dans les salles de la zone. 75 % des entrées de salles proviennent de la diffusion de grosses productions américaines. Le Cinécity dédie tout de même, depuis 2016, une salle à la programmation d’art et d’essai ainsi qu’à la production locale (« ciné d’ici et d’ailleurs ») grâce à une contribution de la province Sud (200 KF/film – environ 5 MF/an). Il diffuse également des œuvres locales en amont des séances. Le complexe calédonien a enregistré des années record autour de 430.000 entrées, mais une baisse certaine est entamée avec 360.000 entrées en 2019 et une crise sanitaire sans précédent à suivre. En effet, outre la fermeture des salles durant les périodes de confinement, le contexte mondial amène les productions étrangères (majorité des diffusions) à ne plus vouloir diffuser leur stock du fait du manque de spectateurs de par le monde, sans oublier une réelle difficulté à réaliser de nouvelles productions dans ce contexte. MK2 : Le multiplex de 14 salles (2.5 MdF d’investissements) qui a ouvert ses portes fin 2021 à Dumbéa se veut être un « lieu de vie et de culture » original : nourriture saine et locale, visites de musées virtuelles, ciné débat, conférences, scolaires, artistes locaux, évènements thématiques... MK2 estime qu’il y a un réel potentiel en Nouvelle-Calédonie et qu’il est nécessaire de retenir les talents locaux en créant un studio, et en accompagnant la formation, notamment dans le domaine de l’animation... Des contacts ont déjà été pris avec les universités locales et régionales (Australie et Nouvelle-Zélande). L’objectif serait d’avoir « un ancrage de l’animation française dans le Pacifique », de devenir un point d’étape incontournable. Pour MK2, le développement du secteur doit s’appuyer sur la nature, la culture, le patrimoine et la jeunesse métissée du pays, orientée vers l’avenir, car c’est « l’image » dont les gens ont besoin aujourd’hui, basée sur la nature et l’homme. De plus, le rayonnement de la « marque » MK2 peut être un relais des productions locales auprès de festivals internationaux de renom. Cette arrivée laisse entrevoir un espoir d’aide à la production cinématographique, ce qui permettrait de dynamiser la création et la production de films locaux. La question est posée de l’avenir des deux multiplex calédoniens (seule la Réunion a deux multiplex pour 900.000 habitants, sans évaluation de l’impact de la crise sanitaire), sachant que la fréquentation moyenne risque d’évoluer à la baisse d’une manière générale et qu’il faudra se partager la zone de chalandise (ou zone d’influence cinématographique) qui, elle, n’évolue pas. A noter tout de même que la fréquentation des salles en Calédonie demeure plus importante que dans le reste de l’Outre-mer, mais que le cinéma français attire peu (15 % des ventes ici contre 30 % en Métropole). FESTIVALS Afin de compléter le panorama des possibilités de diffusion locales, il faut prendre en compte les festivals qui font partie intégrante de la valorisation des productions locales. Le Festival Ânûû-rû Âboro existe depuis 2006 et dispose aujourd’hui d’une aura internationale, mais il accuse une baisse de budget de 75 % en 3 ans, ce qui fait peser une inquiétude quant à son avenir. Le festival s’estime peu valorisé et peu soutenu par les institutions et les autres acteurs locaux. D’autre part le Festival du cinéma de La Foa, créé en 1998 pour satisfaire un public en quête de films d’auteurs et de cinéma indépendant, a récemment fait le constat que sa 1ère décennie lui a permis de faire en sorte que les gens se connaissent, de les motiver à faire des courts-métrages, que la 2ème décennie a vu la professionnalisation des acteurs, et il espère que la 3ème décennie verra une orientation vers le long métrage. Avec une aide à la musique de film (1,6 MF alloué à la musique de film entre 2013 et 2021 financé par les partenaires du festival et Glencore), des projections de longs-métrages inédits et un concours de courts-métrages locaux, ce festival stimule la création locale depuis plus de 20 ans. EN RÉSUMÉ Le paysage médiatique local s’est étoffé avec l’arrivée de nouveaux diffuseurs, cependant leur apport demeure très en deçà des besoins de la production. Ainsi, leur apport dans les plans de financement des documentaires se limite souvent à des montants de 15 à 20 000 € d’apport en numéraire par heure de programme, alors que des projets métropolitains destinés aux chaînes ultramarines reçoivent des financements minimum de l’ordre de 30 à 40 000 €. Par ailleurs, la fiction est très peu soutenue par les diffuseurs locaux. Canal+ s’est dernièrement positionnée en soutenant quelques projets de fictions locales (courts métrages ou série) mais l’apport global des chaînes est loin d’être suffisant pour développer ces formats. Malgré leur volonté de soutenir la filière locale, les difficultés budgétaires des diffuseurs ont pour conséquence une révision à la baisse du budget des productions, amenant les projets à être simplifiés, voire réécrits… Résultat : une qualité moindre et des possibilités de diffusion à l’extérieur limitées. 1. PANORAMA DE LA FILIÈRE AUDIOVISUELLE ET CINÉMATOGRAPHIQUE DE NOUVELLE-CALÉDONIE

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