27 La prise de conscience des enjeux économiques et du levier de valorisation du patrimoine que représente la filière a amené à la mise en place de fonds de soutien régionaux couplés aux aides du CNC. Certains mécanismes complémentaires ont parfois été instaurés localement. Quoi qu’il en soit, il en ressort que la volonté politique est l’une des clés essentielles de la structuration de l’industrie audiovisuelle dans les territoires ultramarins. Pour se faire, il est déterminant pour les territoires de disposer d’outils de financement attractifs, sachant que peu d’aides nationales et européennes sont accessibles à la filière ultramarine. En effet, les sociétés de production ultramarines rencontrent des difficultés d’accès aux aides nationales du CNC : 4 productions/ an bénéficient de l’aide automatique et les aides spécifiques sont dédiées à la production d’œuvres cinématographiques uniquement, principalement pour les DOM (55 œuvres en ont bénéficié de 2015 à 2018 pour 38K€). Le Fonds d’aide aux Echanges Artistiques et Culturelles outre-mer (FEAC), mis en œuvre par le ministère des Outre-mer et le ministère de la Culture a quant à lui accordé 400 K€ de crédits à la production en 2018. Film France et son réseau de commission de films (Bureau d’accueil des tournages) ont contribué à 7.063 jours de tournage de fiction pour la télévision française en 2017 dont 250 en outre-mer et 2.648 en Ile de France ! Cet accompagnement consiste a apporté un soutien logistique via un service gratuit : recherche de techniciens, prestataires, matériel, accompagnement... Le SPACOM précise en 2016 que la filière ultramarine emploie 1.000 techniciens pour environ 113 sociétés de production. En matière de formation, les métiers de la filière sont peu et mal connus, et le concours FEMIS (école nationale supérieure des métiers de l’image et du son) est exigeant. En Martinique, le développement de l’audiovisuel et du cinéma fait partie des axes prioritaires de la politique culturelle, d’où le soutien à la création et l’émergence de nouveaux talents, sans oublier la mise en place de l’école « parallel 14 ». La Guadeloupe a mis en place son BAT en 2008 et a organisé, à l’occasion des 50 ans du cinéma guadeloupéen en 2018, le premier « Carribean Location Road Show » à l’image du Location Trade Show de Los Angeles, du Focus London ou encore du Paris Images Show : un rendez-vous entre scénaristes, producteurs et diffuseurs reconnus et le potentiel cinématographique de la Guadeloupe et de la Caraïbe (visites, conférences, négociations…). La Guadeloupe a également créé un BTS audiovisuel depuis 2013. À La Réunion, la filière dépend de la direction de l’innovation et du numérique et évite ainsi les coupes budgétaires liées au secteur culturel. Le fonds régional a passé son enveloppe de 1 M€ en 2008 à 3 M€ en 2018 afin de financer la chaîne télévisée locale et prendre des actions dans un studio de production… 400K€ d’aides génèrent 1.2 M€ de dépenses locales ; le CA du secteur est passé de 5M€ en 2010 à 15 M€ en 2018. L’agence Film Réunion, créée en 2002, a mis en place le label « terres d’images, terres de tournages » en 2010, et propose l’organisation d’éduc tours destinés aux producteurs, réalisateurs, chaînes télévisées françaises et étrangères pour échanger sur les conditions de tournage (accueil, financements, visites de sites…). Elle a également créé 2 plateformes SMAD et mis en place l’institut de l’image de l’océan Indien. La Guyane est identifiée comme une zone à potentiel avec un effet levier estimé en 2016 à 7.62 ventilé en : 50 % rémunérations, 38 % dépenses tournage et 12 % dépenses techniques. L’organisation du FIFAC (festival international du film documentaire Amazonie-Caraïbes) a vu le jour en 2020 en Guyane. La Polynésie propose, pour les productions extérieures ayant obtenu un agrément (dépenses minimum 30 MF sur le territoire), une liste d’exonérations : droits de douane, TVA sur les achats locaux, remboursement des charges sociales sur les salaires locaux ainsi qu’un crédit d’impôt de 30 % sur les dépenses effectuées en Polynésie (plafonnées à 60 % coût définitif de production) sur l’impôt dû par le producteur exécutif local. Elle organise des évènements tels que le FIFO (festival international du film océanien) ou encore des « éduc’tours » pour recevoir des scénaristes et producteurs venus principalement des USA. Le fonds de Soutien à la Création Cinématographique et Audiovisuelle aide différents types de productions (télévisuelle, SMAD, cinéma) sous condition d’engagement de diffusion et de talents locaux. Elle est dotée de 3 organisations syndicales professionnelles (SPAPF, ATPA, ATPAC) et étudie leur regroupement en fédération. c. Des acteurs d’accompagnement et de financement : d. Des initiatives locales :
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