30 Le marché de la production audiovisuelle est soumis à des contraintes endogènes et exogènes, mettant en difficulté le secteur depuis quelques années, à fortiori depuis la crise sanitaire début 2020. Le bilan 2020 du CNC précise que le chiffre d’affaires du secteur audiovisuel et cinéma diminue de 7 % (soit -1.5 Md€) en 2020 par rapport à 2019, il s’établit donc à 20.5 Md€. Sachant que la vidéo et les jeux vidéo ont connu quant à eux une hausse, il convient de noter que le cinéma a subi une baisse de 33 % et la télévision -5 %. Les activités de production sur ces deux secteurs (TV + cinéma) ont essuyé une baisse globale de 10 %. Comme le précise le CPNEF dans son portrait de l’audiovisuel 2019-2020, les effectifs du secteur, en augmentation régulière jusqu’en 2019 (226.000 salariés) ont connu une baisse de l’ordre de 26 % en 2020 pour atteindre 170.000 salariés. Le marché de l’audiovisuel a la particularité d’avoir peu de demandeurs (les groupes audiovisuels) pour une multitude d’offres (les sociétés de production). La télévision, principal financeur et opérateur traditionnel est aujourd’hui fragilisée par l’érosion des audiences et des recettes publicitaires. Quant au cinéma, les restrictions d’ouverture des salles, additionnée à la réduction des tournages et la non sortie des films produits, engendrent une spirale qui pourrait bien être fatale sans le soutien des institutions. C’est donc aujourd’hui un système fragilisé par une crise sanitaire sans précédent qui peine à survivre dans un contexte de problèmes de financement et d’attentes croissantes d’un public de plus en plus exigeant aux modes de consommation en perpétuelle évolution ! La production audiovisuelle représente une masse salariale de 850 M€, soit 2 fois plus que la production cinématographique et 5 fois plus que la production de films d’animation. Si l’on considère l’évolution globale du secteur dans l’économie française, les variations de taux de croissance sont plus marquées que pour l’ensemble de l’économie française. Ainsi, on constate une explosion du nombre de sociétés de production entre les années 2000 et 2017 : La tendance 2016-2020 confirme une progression ralentie mais néanmoins positive de 12 % du nombre d’entreprises sur cette période, selon le CPNEF. La production cinématographique demeure quant à elle relativement stable avec une évolution de +15 % de la masse salariale sur la période 2010-2017, jusqu’à la crise sanitaire qui a vu l’arrêt du tournage et la suspension des diffusions pour raison du manque de spectateurs (salles fermées !). On observe une croissance linéaire de la production de films d’animation de 2000 à 2010, ce phénomène est lié à la réforme du soutien du CNC à ce genre ainsi qu’au crédit d’impôt audiovisuel mis en place à partir de 2016. Cette combinaison de facteurs a pour conséquence le succès du film d’animation français à l’export. a. Un marché impacté par la crise sanitaire b. Une évolution de la production par genre 4. L’EXEMPLE DE LA MÉTROPOLE : UN MARCHÉ NATIONAL QUI LUTTE POUR MAINTENIR SA POSITION, UN SOUTIEN IMPORTANT DES POUVOIRS PUBLICS 4 242 entreprises en 2017 1 376 entreprises en 2000 x3 (malgré ralentissement en 2009)
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