PLAN DE GESTION DU PARC DU GRAND LAGON SUD 10 3 LES OBJECTIFS DE GESTION 3.1 LES ENJEUX DE CONSERVATION ET LES FACTEURS D’INFLUENCE 3.1.1 DEFINITION D’UN ENJEU SELON LE CAHIER TECHNIQUE CT-881 Le CT-88, guide d’élaboration des plans de gestion des espaces naturels a été rédigé par un consortium d’auteurs impliqués dans la gestion des espaces naturels français (entre autres les Réserves naturelles de France, l’Agence Française pour la Biodiversité, le Conservatoire du littoral, la Fédération des parcs naturels régionaux de France, etc.) dans le but de formaliser une culture commune autour de la conception des plans de gestion et d’offrir un référentiel simple et pratique identifiant les bases communes aux différents réseaux d’espaces protégés. Ce guide est régulièrement complété et mis à jour au gré des évolutions et de besoins, des pratiques et de la réglementation. Le groupement Bioeko-CORTEX s’est largement inspiré de ces écrits pour l’élaboration du présent plan de gestion et y fait maintes fois référence dans ce document technique. Littéralement, un enjeu désigne « ce qui est en jeu », « ce qui est à perdre ou à gagner » sur le site. Les enjeux peuvent être : Des éléments du patrimoine naturel, géologique ou culturel du site ; Des fonctions particulières du site qui peuvent être : o Écologiques (site de nidification, reproduction, site de repos, nurserie…). Les enjeux écologiques sont le dénominateur commun à tous les types d’ENP ; o Socio-économiques (zone agropastorale d’intérêt, zones touristiques, …). Dans tous les cas, le développement des enjeux socio-économiques doit demeurer compatible avec le maintien en bon état de santé des enjeux écologiques. o Culturels (zone tabou, PCI…) Les principales caractéristiques des enjeux sont synthétisées ci-après : Ils sont formalisés à la lumière de l’analyse des informations recueillies lors du diagnostic ; Ils expriment les responsabilités de l’ENP au niveau national et international ; Ils sont peu nombreux et intégrateurs (peuvent concerner plusieurs espèces ou habitats, des processus écologiques…) ; Ils peuvent être partagés par plusieurs ENP ; Leur état actuel (ou passé si actuellement dégradé) sert de référence à la définition de la stratégie long terme ; Ils doivent être partagés par les acteurs impliqués dans l’organe de gouvernance et le conseil scientifique compétent ; Il est toujours préférable de les spatialiser afin de faciliter leur appropriation et gestion. Une fois identifiés, les enjeux de conservation doivent être décrits du point de vue de : Leur état de conservation au moment de la rédaction du plan ; Des facteurs qui influencent cet état. 1 http://ct88.espaces-naturels.fr/ 2 La méthode de l'INPN repose sur plusieurs principes : 1. Collecte de données : L'INPN agrège des informations provenant de multiples sources, telles que des inventaires de faune et de flore, des études scientifiques, des bases de données d'organismes publics et privés, ainsi que des contributions citoyennes. 2. Validation scientifique : Les données collectées sont vérifiées et validées par des experts scientifiques pour garantir leur fiabilité et leur qualité. Comment identifier les enjeux écologiques ou de conservation (patrimoine naturel, géologique et culturel) ? (CT-88, 2021) La définition des enjeux de conservation du patrimoine naturels constitue le premier maillon des plans de gestion. L’identification de ces enjeux repose sur l’identification de la ou des responsabilités particulières de l’ENP que ce soit au plan local, national ou international. Cette identification des responsabilités repose sur l’analyse des éléments du patrimoine naturel décrit dans l’état des lieux et qui font l’intérêt du site (liste des espèces, habitats, fonctionnalités écologiques, objets géologiques…). Trois (3) critères de responsabilités sont à prendre en compte pour identifier les réels enjeux de conservation en présence : - la sensibilité du patrimoine naturel : elle renseigne sur la fragilité et sur la capacité de résilience (des outils ont été mis au point pour caractériser la sensibilité des espèces (Liste Rouge UICN) et des habitats (Méthode de INPN2) sur la sensibilité écologique ou liste rouge des écosystèmes) - la représentativité du site pour ce patrimoine naturel qui renseigne sur la proportion présente sur le site considéré par rapport à une échelle plus large (nationale ou internationale, ex. : aire de répartition d’une espèce ou d’un écosystème), ainsi que des spécificités locales éventuelles, source de singularité (phénotypes particulier, site isolé, sous population génétique…) - le rôle fonctionnel du site : il s’agit de définir l’importance du site sur le plan d’une fonctionnalité. Pour des espèces il peut s’agir de zone de reproduction, d’hivernage ou de migration. Pour les habitats leur rôle fonctionnel peut être par exemple : un réservoir de biodiversité/corridors écologiques, une zone de production primaire importante… La responsabilité repose donc sur le croisement de ces trois critères. Si les critères de représentativité et de fonctionnalité peuvent à eux seuls permettre d’identifier un enjeu, le critère de sensibilité ne suffit pas à lui tout seul à caractériser la présence d’un enjeu. Un enjeu peut être considéré comme fort s’il répond à deux des trois critères ci-dessus. Il devient un enjeu prioritaire/majeur pour l’ENP s’il répond aux trois (3). 3. Diffusion : Les informations validées sont ensuite mises à disposition du public, des chercheurs, et des gestionnaires de l'environnement à travers le site web de l'INPN. Cette diffusion vise à sensibiliser le grand public et à aider à la prise de décision en matière de conservation. 4. Mise à jour continue : L'INPN est une base de données dynamique qui est constamment enrichie et mise à jour pour refléter les dernières connaissances sur le patrimoine naturel.
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