PLAN DE GESTION DU PARC DU GRAND LAGON SUD 18 3.2.3 DEFINITION DES OLT Selon le CT 88, un OLT correspond à l’état ou le fonctionnement souhaité par rapport à la situation actuelle de l’enjeu, qu'il faut viser pour le préserver. En d’autres termes, c’est « CE QUE L'ON VEUT ATTEINDRE COMME RESULTAT ». Il s’agit donc d’une décision politique partagée qui engage les acteurs sur le long terme et guide leurs décisions. 3.2.3.1 OLT 1 : Le patrimoine naturel terrestre du Parc est maintenu dans un état exceptionnel En plus de la haute valeur paysagère que représentent les zones terrestres des îlots et îlots du Grand Lagon Sud, elles abritent des espèces animales et végétales exceptionnelles dont la plupart d’entre elles sont fragiles et menacées. Parmi elles, l’herpétofaune et les bulimes de l’Île des Pins et la flore endémique micro-endémique retrouvée sur l’Île des Pins et l’Île Ouen. Les principales menaces sont les espèces exotiques envahissantes, les incendies, le braconnage et l’érosion du littoral face à laquelle il faut mettre en place et/ou renforcer les suivis et former la population pour mener ces suivis. 3.2.3.2 OLT 2 : Le patrimoine naturel marin du Parc est conservé dans un état permettant le maintien de son inscription au patrimoine mondial Le Grand Lagon Sud est caractérisé par la présence d’habitats marins remarquables abritant des espèces marines protégées singulières : tortues marines, oiseaux marins, baleines à bosse, tricots rayés, perroquets à bosse et raies manta ont été retenus dans le cadre de ce plan de gestion. Il s’agira principalement d’acquérir et/ou d’améliorer les connaissances sur ces espèces puis de mettre en place des statuts et dispositions réglementaires adaptées. L’encadrement des pressions humaines fera également partie des actions pour le maintien de ces populations. 3.2.3.3 OLT 3 : L'encadrement des activités humaines existantes au sein du Parc s'inscrit dans une démarche de développement durable Le Parc du Grand Lagon Sud comprend plusieurs zones habitées. Les produits de la mer sont essentiels dans l’alimentation de ces habitants. Toutefois, certaines ressources comme par exemple les langoustes, semblent aujourd’hui menacées. Afin de préserver les ressources marines sur le long terme, plusieurs actions ont été proposées visant l’évaluation de la pression de pêche professionnelle mais également vivrière et de loisir, l’amélioration des connaissances sur certaines espèces, l’adoption de pratiques durables et respectueuses de la ressource et la protection réglementaire adaptée de certaines zones. D’autres actions viennent compléter le plan de gestion comme la mise en place de dispositifs de concentration des poissons et des actions de sensibilisation. Le Parc du Grand Lagon Sud est également le lieu d’activités touristiques qui doivent être rendues compatibles avec la préservation du patrimoine naturel. Pour cela, les professionnels du tourisme doivent être accompagnés vers des pratiques respectueuses permettant aux populations à la fois le développement économique et la préservation de leurs richesses naturelles. 3.2.3.4 OLT 4 : La population participe à la préservation du patrimoine naturel du Parc Le maintien de l’état de santé des lagons et récifs du Grand Lagon Sud inscrits au patrimoine mondial sera favorisé par la bonne mise en œuvre des actions de gestion définies dans ce plan. Pour ce faire, la participation de tous les acteurs concernés par la préservation des lagons et récifs de la commune est souhaitée : associations locales, autorités locales, communes, province Sud mais également l’ensemble de la population. Des actions de soutien et de formation, d’éducation, de communication, de sensibilisation et d’échanges sont essentiels pour parvenir à une mobilisation générale autour de la préservation et une modification durable des comportements humains. 3.2.4 DEFINITION D’UN OP SELON LE CAHIER TECHNIQUE CT-88 Ce niveau d’objectif correspond à ce que l’on veut atteindre à l’issue de la version du plan de gestion en cours. Les OP sont étroitement liés aux enjeux, mais également aux OLT et aux finalités de l’inscription au patrimoine mondial. En effet, ces OP sont des choix de gestion à moyen terme établis au regard des facteurs qui influencent l’état de l’enjeu et l’atteinte des OLT. En d’autres termes, c’est ce niveau d’objectifs qui cadre la stratégie d’action sur le terrain pour la durée du plan de gestion. L’atteinte successive des OP qui cadrent les différentes versions du plan de gestion, permettra progressivement d’atteindre les OLT. Selon le CT-88, les OP sont rédigés à l’aide de verbes d’action : Si le facteur d’influence est source de pression, la formulation s’appuiera sur des verbes comme : éviter, limiter, réduire, minimiser… ; Si le facteur d’influence est une opportunité ou un levier d’action, la rédaction sur des verbes comme : engager, initier, organiser, encadrer, sensibiliser, … Si les facteurs d’influence relèvent d’autres politiques publiques (qualité de l’eau) ou non maitrisable à l’échelle du site (changement climatique), les verbes suivants pourront être utilisés : participer à, assurer une veille, faire intégrer les objectifs du site… ; Les lacunes de connaissance engendreront la rédaction d’objectifs opérationnels tels que : améliorer, développer, combler, la connaissance sur tel ou tel enjeu. Caractéristiques des OP ou sous-finalités pour les enjeux de conservation (CT-88, 2021) Ces objectifs : - Doivent être clairement qualifiés et si possible quantifiés afin d’être en mesure d’évaluer l’efficacité des mesures de gestion qui en découlent ; - Portent sur les facteurs d’influence à faire varier pour atteindre l’état de conservation visé par l’OLT/Finalité ; - Sont établis pour la durée du plan de gestion (3, 5 ou 10 ans selon les cas), avant d’être évalués et révisés si besoin. Tant qu’ils ne sont pas atteints, ils sont reconduits ; - Supposent la mise en œuvre d’une ou plusieurs actions afin d’être atteints ; - Peuvent être centrés sur l’amélioration des connaissances, si l’état lacunaire des connaissances est identifié comme un facteur d’influence limitant la gestion du site et l’atteinte de l’OLT/finalité. La définition et formulation des OP nécessitent donc de prendre en compte les facteurs d’influence qui agissent sur l’état de l’enjeu de conservation. Ces facteurs sont définis lors de l’élaboration du diagnostic de site ou état des lieux. Il existe deux (2) grandes familles de facteurs d’influence : - Ceux pour lesquels le gestionnaire aura une prise directe par ses actions de terrains pour améliorer la situation ; - Ceux pour lesquels le gestionnaire n’aura pas d’emprise directe à l’échelle de son territoire (changements globaux, facteurs dépendants d’autres politiques ou territoires). Ils pourront toutefois être à l’origine d’actions de surveillance ou de veille écologique (ex. : suivi du blanchissement des récifs coralliens), ou de partage des enjeux de l’ENP avec d’autres instances décisionnelles. En fonction de l’effet de ces facteurs, ils sont analysés d’un point de vue de la pression/menace ou du levier/opportunités qu’ils génèrent sur l’état de l’enjeu de conservation, afin d’orienter la stratégie à mener.
RkJQdWJsaXNoZXIy MjE1NDI=