Plan de gestion intégrée du site RAMSAR des lacs du Grand Sud

Plan de Gestion Intégrée PLAN DE GESTION INTEGREE DES LACS DU GRAND SUD AOUT 2017 21 La flore et la faune des dolines renferment elles aussi leur lot d’originalité. Les premières études menées sur ces composantes ont mis en lumière la présence d’assemblages d’espèces originaux, avec notamment plusieurs espèces de microorganismes non connues à l’échelle internationale. D’une manière générale, les inventaires et connaissances sur la faune aquatique demeurent parcellaires. Les points d’observations sont peu nombreux sur le réseau hydrographique du site et certaines de ces observations remontent à plusieurs années. De même l’état de santé, voire l’écologie, des espèces protégées menacées comme les trois poissons endémiques, ne sont que très partiellement connus. La flore et la faune des massifs forestiers et des formations de maquis miniers qui composent le site classé, abritent également plusieurs espèces micro-endémiques au Grand Sud de l’archipel. Le site abrité en effet, un peu plus d’une soixantaine d’espèces végétales menacées selon la dernière mise à jour de la liste rouge UICN des plantes calédoniennes (Endémia, 2016). Parmi ces plantes, nous pouvons citer plusieurs espèces de gymnospermes menacées comme : Agathis ovata (EN), Dacrydium guillaumini (CR), Retrophyllum minus (EN) et Callitris pancheri (EN). Le site classé est aujourd’hui considéré comme une zone refuge pour certaines de ces espèces menacées. Hibbertia bouletii et Hibbertia favieri ne sont par exemple connues que de deux localités présentent au sein du périmètre Ramsar ou en périphérie immédiate (rive Nord du lac de Yaté et confluence entre la rivière des Lacs et le Creek Pernod). Le site Ramsar et plus largement l’ensemble des zones humides du Grand Sud constituent donc une zone refuge pour de nombreuses espèces de maquis minier. Certaines zones comme les chutes de la Madeleine, la confluence du Creek Pernod et la rivière des Lacs ou la réserve du barrage de Yaté, concentrent un grand nombre de ces espèces menacées et méritent une attention particulière. Deux sur trois de ces zones sont d’ores et déjà classées en aire protégées. Au niveau de la faune terrestre, le site classé abrite l’une des plus importantes populations de cagou (Rhynochetos jubatus), oiseau endémique et emblématique de la Nouvelle-Calédonie. Cette espèce dernière représentant de la famille des Rhynochétidés, bien que protégée par le Code de l’Environnement de la province Sud, est aujourd’hui considérée en danger d’extinction (EN). Le site classé est l’un des plus importants refuges pour cette espèce. Les forêts du site abritent aussi l’une des dernières populations de méliphage noir, Gymnomyza aubryana. Cet oiseau protégé et endémique à la Grande Terre vit dans les massifs forestiers. Le massif du PPRB est avec le massif du Mont Panié, l’un des deux sites où cette espèce a été contactée. Elle est considérée aujourd’hui en danger critique d’extinction (CR). Outre les oiseaux, les formations végétales du site sont fréquentées par au moins quatre des neuf espèces de chauve-souris présentes en Nouvelle-Calédonie, dont notamment la roussette rousse (Pteropus ornatus) et le Chalinolobes calédonien (Chalinolobes caledonicus), endémiques à la Nouvelle-Calédonie et considérés comme en danger (EN) sur la liste rouge UICN. Les habitats terrestres du Grand Sud abritent également plusieurs espèces rares de scinques et geckos. Notamment trois espèces protégées de geckos géants : Rhacodactylus ciliatus (Vu), Rhacodactylus sarasinorum (Vu) et Rhacodactylus leachianus (Vu), ainsi que plusieurs espèces de scinques protégés dont l’espèce endémique Lacertoides pardalis (VU), connu pour le moment que du Grand Sud.

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