Plan de gestion intégrée du site RAMSAR des lacs du Grand Sud

Plan de Gestion Intégrée PLAN DE GESTION INTEGREE DES LACS DU GRAND SUD AOUT 2017 34 4.3 LE CHANGEMENT CLIMATIQUE Le changement climatique qui aujourd’hui menace l’ensemble des écosystèmes de la planète, représente également une menace tant pour les zones humides que pour les écosystèmes terrestres qui composent les bassins versants du site classé. La forte dépendance des zones humides continentales au régime des précipitations et à son évolution les rend particulièrement vulnérables à cette nouvelle menace. Pour la région du Grand Sud calédonien, il apparaît que la saison chaude pourrait être prolongée de deux mois d’ici 2100. La saison sèche (août à novembre) devrait être encore plus sèche avec une baisse des précipitations saisonnières de l’ordre de 14 à 25% d’ici 2070-2099 (ONERC 2012). Les précipitations pourraient par contre augmenter en saison humide, du côté sud-est de l’île de par l’action des alizés et l’effet orographique associé. Si les projections indiquent une réduction du nombre de dépressions tropicales d’ici la fin du 21ème siècle, la fréquence des cyclones tropicaux de catégorie 4 et 5 serait augmentée de 15% d’ici 2090-2099 (Leslie et al. 2007 et GIEC, 2013). Les zones inondables pourraient s’étendre car l’élévation du niveau de la mer rendra plus difficile l’évacuation des eaux de rivière lors des fortes pluies. Bien qu’aucune étude n’existe sur le sujet, on peut supposer que l’augmentation de la fréquence des épisodes pluvieux extrêmes accentuera l’érosion déjà présente dans le Grand Sud et contribuera à altérer la qualité des zones humides. D’autre part, l’accentuation des périodes sèches pourrait quant à elle affecter les débits d’étiage de cours d’eau de la zone et menacer ainsi la pérennité des espèces aquatiques. De même, le risque incendie se retrouvant augmenté du fait de l’allongement de la période sèche, l’ensemble des formations végétales et leur rôle dans la régulation du cycle de l’eau à l’échelle du bassin versant se retrouvent menacés, menaçant de fait les zones humides de la région. A cette menace indirecte sur la ressource en eau, il faut ajouter le fait que les incendies favorisent l’apparition et l’installation des EEE végétales. Celles-ci peuvent freiner voire empêcher complètement la régénération des formations forestières indigènes. Le pseudo-karst qui constitue le socle du site classé, à travers son rôle dans la régulation du cycle de l’eau (atténuation des pics de crues et soutien des débits d’étiage), apparaît comme un atout primordial dans l’atténuation des impacts du changement climatique sur les zones humides classées et par effet ricochet sur les populations vivant en périphérie du site. Ce rôle ne pourra toutefois être maintenu que si les formations forestières qui recouvrent les bassins versants du site classé ne sont pas dégradées par les feux. De même, les autres menaces pour ces formations devront être maitrisées (espèces exotiques envahissantes, industrie minière,…)

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