UN OUTIL AU SERVICE DE L’ENVIRONNEMENT ET POUR UNE MUTATION VERS L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE SCHÉMA PROVINCIAL DE 2018-2022 GESTION PRÉVENTION DES DÉCHETS & DE
P.02 -03 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 Préambule. ......................................................................................................................................................................04 Le SPPGD en un seul coup d’œil..................................................................................................................................06 1. La gestion des déchets en province Sud : panorama d’une modernisation engagée..................................08 1.1 Le territoire provincial : contraintes et atouts. ........................................................................................................... 08 1.2 Les gisements : une fiabilité à améliorer et des niveaux de collecte contrastés....................................................... 10 1.3 Structuration de l’organisation de la gestion des déchets.......................................................................................... 12 1.4 Dispositifs de collecte en apport volontaire. ............................................................................................................... 13 1.5 Infrastructures de stockage, de transfert et de traitement : une première phase de modernisation en voie d’achèvement.................................................................................... 14 1.6 Les coûts de la gestion des déchets............................................................................................................................ 15 2. Retour sur la mise en œuvre du Schéma Provincial de Gestion des Déchets 2013 -2017 : avancées, défis et attentes......................................................................................................................................18 2.1 Des avancées notables................................................................................................................................................. 18 2.2 De nombreux défis restent à relever........................................................................................................................... 19 2.3 Une sensibilisation de plus en plus importante... qui suscite des attentes fortes vis-à-vis des pouvoirs publics.... 20 3. Orientations stratégiques à horizon 2022 : conforter les acquis et engager une nouvelle étape............22 3.1 Une ambition plus globale pour tendre vers l’économie circulaire............................................................................ 22 3.2 Principes directeurs, objectifs stratégiques, cibles à atteindre et exemples d’action. ............................................. 25 4. Mise en œuvre et suivi du schéma provincial. .....................................................................................................44 4.1 Planification des actions. ............................................................................................................................................. 44 4.2 Instances de pilotage. .................................................................................................................................................. 44 4.3 Indicateurs de suivi. ..................................................................................................................................................... 45 4.4 Financement du schéma.............................................................................................................................................. 45 ANNEXES..........................................................................................................................................................................50 Annexe 1 - Glossaire : liste des acronymes utilisés. ........................................................................................................ 50 Annexe 2 - Démographie / répartition de la population en province Sud......................................................................... 53 Annexe 3 - L’économie calédonienne, secteurs d’activité et déchets.............................................................................. 54 Annexe 4 - Indicateurs de gisement et de traitement des déchets.................................................................................. 56 Annexe 5 - Zoom déchets dangereux : indicateurs de gisement et de traitement. ......................................................... 57 Annexe 6 - Quelques constats complémentaires, par catégorie de déchet..................................................................... 58 Annexe 7 - Dispositifs de de collecte et offre de traitement............................................................................................. 60 Annexe 8 - Organisation intercommunale de la gestion des déchets.............................................................................. 62 Liste des tableaux Tableau 1 : quantités de déchets collectés par provenance (2017).................................................................................. 10 Tableau 2 : quantités de déchets collectés et traités par destination finale (2017)......................................................... 11 Tableau 3 : évolutions des quantités collectées et traitées par catégorie de déchet. ..................................................... 11 Tableau 4 : montant total à la charge des administrés de la province Sud en 2016........................................................ 16 Tableau 5 : coûts de gestion des déchets par commune (nb : année 2016)..................................................................... 17 Tableau 6 : principes directeurs et objectifs stratégiques associés................................................................................. 26 Tableau 7 : répartition de la population par commune en province Sud (ISEE, 2014). .................................................... 53 Tableau 8 : gisements, quantités et taux de collecte par type (nature ou caractéristique) de déchet............................ 56 Tableau 9 : gisements estimés et quantités de déchets dangereux collectées (en 2017)............................................... 57 Tableau 10 : bornes et points d’apport volontaire des filières REP en province Sud – 2018........................................... 60 Tableau 11 : bornes et points d’apport volontaire des autres filières déchets (non REP) en province Sud – 2018. ....... 60 Tableau 12 : tableau des compétences transférées au SIGN, par commune. ................................................................. 62 Liste des figures Figure 1 : nombre d’habitants et densité de population par communes – province Sud 2018........................................ 08 Figure 2 : taux de croissance et niveau du PIB. ................................................................................................................ 09 Figure 3 : intercommunalités et gestion des déchets en province Sud............................................................................ 13 Figure 4 : les déchèteries en activité en province Sud – 2018.......................................................................................... 13 Figure 5 : principales installations de prétraitement et traitement en province Sud- 2018............................................ 14 Figure 6 : schéma de l’économie circulaire (3 domaines et 7 piliers).............................................................................. 22 Figure 7 : répartition du nombre d’entreprises par province (décembre 2016)............................................................... 54 Figure 8 : les grands gisements de déchets en province Sud (tonnes / an 2016-2017)................................................... 56 TABLE DESMATIÈRES
P.04-05 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 compris entre les trois provinces, pour pouvoir véritablement progresser dans les 5 années à venir. Sur certains aspects, les freins identifiés à l’amélioration de la gestion des déchets concernent des dispositions relevant de la Province ellemême et des acteurs présents sur son territoire, tandis que plusieurs leviers pointent désormais clairement le pays comme échelle pertinente d’évolutions souhaitables. La finalité de ce nouveau schéma est donc bien de porter ensemble une ambition environnementale nouvelle et de préparer une mutation progressive vers l’économie circulaire et vers plus de responsabilité. DES CIBLES AMBITIEUSES POUR LES 5 ANNÉES À VENIR Ainsi, au moyen du présent schéma provincial, l’ambition de la province Sud vise précisément, d’ici 2022, à : • réduire la production de déchets et en diminuer les impacts environnementaux ; • apporter des réponses concrètes et structurantes aux besoins de gestion des déchets dangereux diffus ; • améliorer la couverture des services de proximité de collecte des déchets pour les populations ; • permettre le décollage de la valorisation des déchets et le développement des activités de l’économie circulaire localement. UN DÉFI PARTENARIAL Ce document stratégique « SPPGD » ne vaudra que par sa mise en œuvre. Les compétences et les énergies à mobiliser sont nombreuses, et à l’évidence des synergies et des coordinations nouvelles devront être engagées pour concrétiser les objectifs de ce nouveau schéma. C’est donc à la fois la réflexion, les contributions et l’implication de tous les partenaires, privés et publics, de notre collectivité provinciale que j’appelle de mes vœux, dans les étapes successives de mise en œuvre de cette stratégie. Garante de sa mise en œuvre, notre collectivité devra devenir un lieu plus efficace de rencontre, pour élaborer et construire ensemble les outils nécessaires pour une gestion plus responsable des déchets. C’est là le défi du SPPGD qui nous est collectivement proposé ! LE SCHÉMA PROVINCIAL, UN OUTIL DE PLANIFICATION ESSENTIEL La planification stratégique de la gestion des déchets est un outil récent en Nouvelle-Calédonie. Après l’adoption du code de l’environnement en 2009, c’est fin 2012 que la stratégie provinciale des déchets a été co-construite puis formalisée pour la 1ère fois. Le présent document est l’aboutissement d’une nouvelle démarche de concertation menée en 2018 par la Province afin d’actualiser la stratégie de gestion et de prévention des déchets de notre collectivité. Ce document stratégique fixe le cap de l’action provinciale pour les 5 années à venir et marque notre préoccupation et notre action constante pour l’environnement. Ce document stratégique encadre l’action des différents acteurs locaux en matière de prévention et de gestion des déchets. UNCHANTIERDEMODERNISATIONÀLAVEILLEDENOUVELLESÉVOLUTIONS Depuis une quinzaine d’années, le secteur des déchets s’est fortement transformé en Nouvelle-Calédonie. Des évolutions structurelles en matière de réglementation, d’infrastructures et de modes de financement ont modifié le paysage de la gestion des déchets. On a ainsi notamment assisté au développement de l’activité, à la création d’entreprises nouvelles et d’emplois spécialisés non délocalisables. Ce chantier de modernisation a été engagé tant par les acteurs économiques privés, par des représentants de la société civile que par les collectivités. Toutefois, le chemin à parcourir reste important pour réduire le gaspillage de nos ressources et limiter l’impact environnemental de nos déchets. A cet égard, le constat a été fait du besoin de plus de coordination et de plus de coopération à l’échelle pays, avec la Nouvelle-Calédonie et les communes, et y PRÉAMBULE
P.06-07 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION ET DE GESTION DES DÉCHETS LE SPPGD EN UN SEUL COUP D’ŒIL LES CIBLES PRINCIPALES À L’HORIZON 2022 LES GRANDS PRINCIPES ET OBJECTIFS DU SCHÉMA • Zéro plastique à usage unique produit ou importé. • Réduire de 10% la production de déchets ménagers et assimilés (DMA) et de déchets des activités économiques (DAE) (par rapport à 2016). • Diminuer de 15% les tonnages de déchets enfouis en ISD (par rapport à 2016). • Créer un Ecopôle dédié aux activités de recyclage, de valorisation et de réemploi. • 50% des déchets dangereux traitésd’ici 2022. • 80% de déchets organiques valorisés et/ou évités (hors épandage des effluents d’élevage). • 100% de déchets verts valorisés. • 15% des bio-déchets valorisés (déchets des ménages, de la restauration, des industries agro-alimentaires (IAA) et de la distribution). • Filière REP emballagesmulti-flux opérationnelle (canettes alu, verre, papier, carton, plastique). • 10% de déchets issus du BTP valorisés. • Favoriser l’équipement en dispositifs de collecte de proximité adaptés aux besoins des administrés. • Etablir un guide de référence des compétences et responsabilités des acteurs publics et privés de la gestion des déchets. • Structurer le dispositif provincial de contrôle et de police des déchets. • Identifier 100%des opérateurs de collecte et de traitement dans un cadre provincial d’agrément d’ici 2022. • Engager un travail visant une optimisation du financement de la gestion des déchets dans une dynamique Pays . • Créer un observatoire public des déchets et de l’économie circulaire (tonnages, coûts, données économiques). PRINCIPE N°1 : PRÉVENIR ET RÉDUIRE LA PRODUCTION ET LA NOCIVITÉ DES DÉCHETS Objectif 1 : Eviter l’introduction en Nouvelle-Calédonie de produits générateurs de déchets ne disposant pas de filière locale de gestion Objectif 2 : Réduire la production de déchets des ménages et des entreprises Objectif 3 : Adopter et promouvoir des mesures favorables au développement de l’économie circulaire Objectif 4 : Promouvoir la lutte contre le suremballage et l’obsolescence programmée dans le secteur de la grande distribution en particulier PRINCIPE N°3 : RESPONSABILISER TOUS LES ACTEURS Objectif 10 : Clarifier et diffuser l’ensemble des informations relatives aux compétences et aux champs d’action des collectivités Objectif 11 : Renforcer et rendre effectif le contrôle d’application de la réglementation provinciale Objectif 12 : Favoriser la professionnalisation et la reconnaissance des opérateurs Objectif 13 : Etre exemplaire en tant que collectivité et autorité réglementaire PRINCIPEN°2 : GARANTIRLE TRAITEMENTDESDECHETSETDEVELOPPERLEURVALORISATIONLOCALE Objectif 5 : Augmenter la part traitée des déchets dangereux Objectif 6 : Augmenter la part valorisée et la fraction évitée des déchets organiques Objectif 7 : Augmenter la part valorisée des déchets non dangereux (hors déchets organiques) Objectif 8 : Mieux valoriser les déchets inertes du BTP et sanctionner le comblement et le dépôt illégal en zones humides Objectif 9 : Compléter le maillage des dispositifs de collecte en répondant mieux aux particularités du territoire PRINCIPE N°4 : OPTIMISER LE FINANCEMENT DE LA GESTION DES DÉCHETS Objectif 14 : Améliorer la connaissance et le suivi des coûts de la gestion des déchets Objectif 15 : Accompagner la formation et la collégialité des agents en charge du suivi du budget de la gestion des déchets Objectif 16 : Optimiser les coûts de transport et de traitement en soutenant des initiatives de traitement et de valorisation localisées Objectif 17 : Promouvoir une meilleure coordination inter-collectivités pour optimiser les moyens de financement de la gestion des déchets PRINCIPE N°5 : INSTAURER UNE GOUVERNANCE EFFICIENTE Objectif 18 : Bâtir de nouveaux partenariats pour porter des textes et outils communs Objectif 19 : Accompagner les communes et les acteurs privés en cohérence avec les orientations du SPPGD Objectif 20 : Améliorer la collecte, la capitalisation et la diffusion des connaissances relatives aux déchets et à leur gestion.
P.08-09 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 La répartition et les modes de vie relativement contrastés des habitants engendrent des types de consommation et par conséquent de production de déchets variables selon les types d’habitat. La majeure partie du gisement provincial de déchets se trouve logiquement dans l’agglomération de Nouméa. Les autres communes, notamment celles de brousse, présentent des gisements beaucoup plus faibles et plus diffus, dont le transport vers les installations de stockage, de traitement ou de transfert (principalement situées dans le Grand Nouméa), entraîne des coûts unitaires importants. De plus, la taille restreinte des gisements (comparativement à la massification des flux en métropole par exemple) rend difficile l’émergence et le développement de nouvelles filières de traitement des déchets, aussi bien localement qu’à l’exportation. 1.1.3 CONTEXTE ÉCONOMIQUE Contexte économique général La Nouvelle-Calédonie a enregistré ces dernières années un régime de croissance ralenti. Le rythme annuel moyen de progression du Produit Intérieur Brut (PIB), corrigé de l’évolution des prix, s’établit à +1,7 % entre 2011 et 2015, à comparer au rythme moyen de +3,7 % sur la période 2000 - 2011. Un secteur des déchets en développement Ces cinq dernières années, le secteur des déchets s’est développé avec notamment la montée en puissance de plusieurs opérateurs de collecte, de traitement et d’exportation, et l’extension des filières de Responsabilité Elargie des Producteurs (REP). Il a également bénéficié du déploiement de nouvelles infrastructures (quais d’apport volontaires, points d’apport volontaires de filières émergentes hors REP, création d’un centre de tri des emballages recyclables au Mont-Dore). Le nombre d’entreprises dans le secteur de la gestion des déchets s’est accru (+5,2%1 entre 2013 et 2015 soit 101 entreprises en 2015), de même que le nombre de salariés (+5%1 entre 2013 et 2015 soit 561 salariés en 2015). La professionnalisation des acteurs du secteur déchets est en cours, comme en témoignent la spécialisation de certains opérateurs de la chaine logistique des déchets dangereux ou du réemploi d’équipements en fin de vie, le recrutement de chargés de mission spécialisés (par la Chambre de Commerce et d’Industrie, la ville de Nouméa, le Syndicat intercommunal de La Foa par exemple), ou encore la création de nouveaux organismes professionnels (cluster « déchets »). 1.1.1 CARACTÉRISTIQUES GÉOGRAPHIQUES Le territoire de la province Sud, d’une superficie d’environ 7 000 km2 au sud de la Grande terre, comprend 17 communes, dont la commune insulaire de l’île des Pins. De manière générale, les contraintes logistiques et la règlementation des transports maritimes complexifient et renchérissent l’exportation de déchets hors de la Nouvelle-Calédonie, qui dépend pourtant fortement de ces débouchés extérieurs. En effet, la faible taille des gisements ne permet pas toujours de créer ou d’assurer la viabilité de filières locales de traitement des déchets. Pour l’île des Pins et pour l’île d’Ouen, la double insularité constitue une contrainte supplémentaire. Sur un territoire où la préservation de l’environnement est une des clés pour l’avenir, la gestion des déchets revêt un caractère d’autant plus stratégique que l’accumulation et la dégradation des déchets plastiques dans le milieu lagonaire menace non seulement les écosystèmes marins, mais aussi les activités et la santé humaine. Au-delà de ses contraintes typiquement insulaires, la géo-pédologie du territoire peut aussi impacter la gestion des déchets. C’est le cas par exemple des déchets verts : la plupart des sols calédoniens concentrent en effet des métaux lourds (Ni, Cr) assimilés par les plantes et concentrés dans les composts, avec des effets induits mal connus sur les les productions végétales comestibles, ce qui ne facilite pas le développement de filières de valorisation organique. 1.1.2 POPULATION Avec 199 753 habitants en 2014, la province Sud concentre les trois quarts (74%) de la population néo-calédonienne. Le Grand Nouméa regroupe 90% de la population de la province Sud (50% pour la seule ville de Nouméa) sur 23% du territoire provincial, le reste soit 10% de la population se répartissant sur 77% de ce territoire. 1.1 LE TERRITOIRE PROVINCIAL : CONTRAINTES ET ATOUTS LA GESTION DES DÉCHETS EN PROVINCE SUD : PANORAMA D’UNE MODERNISATION ENGAGÉE 1| LA GESTION DES DÉCHETS EN PROVINCE SUD : PANORAMA D’UNE MODERNISATION ENGAGÉE 1| Figure 1 : Nombre d’habitants et densité de population par communes – province Sud 2018 TAUX DE CROISSANCE ET NIVEAU DU PIB 20% 15% 10% 5% 0% -5% 1 000 800 600 400 200 - Milliards de F CFP Source : ISEE. *estimation CEROM Croissance nominale 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012* 2013* 2014* 2015* Croissance réelle PIB annuel (échelle de droite) Figure 2 : Taux de croissance et niveau du PIB 1Source : Tableau de l’économie calédonienne 2016, ISEE
P.10 -11 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 1.2.1 CONSTRUCTION ET FIABILITÉ DES INDICATEURS Le dispositif mis en place par la Direction de l’environnement de la province (DENV) vise idéalement à obtenir une « photographie » de la production, de la collecte et de la valorisation des déchets en province Sud et à suivre ses évolutions dans le temps. Les données sont actualisées au moyen d’enquêtes annuelles menées auprès des communes et des syndicats intercommunaux, de l’ensemble des opérateurs de traitement connus de l’administration (REP, ICPE, autres), ainsi qu’à partir des chiffres annuels de l’observatoire CCI des déchets des entreprises, du suivi des filières REP de l’éco-organisme Trecodec et des statistiques d’exportation de déchets dangereux communiquées par la Direction de l’Industrie, des Mines et de l’Energie (DIMENC). Cette base d’information et de données chiffrées permet globalement d’établir les indicateurs quantitatifs attendus. Toutefois, leur niveau de fiabilité est très variable et l’actuel dispositif de recueil et de traitement des données n’apparait plus adapté aux enjeux d’un secteur déchets en plein développement. 1.2.2 ESTIMATION DES GISEMENTS, DES NIVEAUX DE COLLECTE ET DE VALORISATION Sauf mention particulière, les indicateurs présentés ci-dessous résultent des enquêtes annuelles menées par la DENV et concernent la seule province Sud. Les annexes 4, 5 et 6 fournissent des chiffres clés et indications complémentaires sur les gisements et les tendances de collecte et de traitement par catégorie de déchet. Le glossaire (annexe 1) donne la signification des acronymes utilisés. Indicateurs quantitatifs par provenance, par destination, et par type (nature physique ou risque caractéristique) de déchets (année 2017) Principales évolutions constatées 1.2 LES GISEMENTS : UNE FIABILITÉ À AMÉLIORER ET DES NIVEAUX DE COLLECTE CONTRASTÉS LA GESTION DES DÉCHETS EN PROVINCE SUD : PANORAMA D’UNE MODERNISATION ENGAGÉE 1| Provenance des déchets Quantités collectées (tonnes) Quantités collectées par habitant 2017 Déchets issus des ménages et assimilés (DMA) 85 691 410 kg/hab. Déchets non dangereux issus des activités économiques (DNDAE) 110 674 529 kg/hab. Déchets inertes (DI) issus du secteur BTP 1 275 400 - Destination des déchets Quantités collectées et traitées (tonnes) Quantités collectées et traitées par habitant 2017 Enfouissement en ISD-ND (déchets non dangereux) 156 521 748 kg/hab. Filières REP (DD & DND)2 8 123 39 Kg / hab. Exportation sous conventions de Bâle & Waïgani (déchets dangereux constitués à 38 % de déchets réglementés REP ) 5 330 - Catégorie Tendance sur les dernières années (2014 - 2017) DMA Déchets ménagers et assimilés Production de DMA (OMR ordures ménagères résiduelles + DV + Encombrants) Depuis 2011, la production globale de DMA a diminué de 8 %, une tendance qui se confirme entre 2014 et 2017 avec une légère diminution de 4 % (un peu plus de 1% de diminution par an en moyenne). Cette évolution est contrastée en fonction du mode de collecte : la diminution des quantités collectées en porte à porte (PAP) est significative (- 8%), tandis que dans le même temps les quantités de DMA collectées sélectivement (apport volontaire) s’accroissaient de + 27 % : ceci traduit la bonne appropriation progressive des dispositifs d’apport en collecte séparée (déchèteries, bormes, PAV) qui se sont développés en province Sud. Sur la même période, la fraction d’OMR (soit le tout-venant des poubelles domestiques) passe de 243 à 220 Kg /hab. / an, soit une diminution confirmée de 2,5 % par an. DND Déchets non dangereux & DNDAE Déchets non dangereux des activités économiques La production totale de DND en province Sud est évaluée, en première approche, comme la somme des flux de déchets enfouis à l’ISD de Gadji (théoriquement constitués exclusivement de DND) et de l’ensemble des flux connus de DND qui ont été valorisés localement ou à l’exportation. Entre 2014 et 2017 : La production totale estimée de DNDAE a augmenté de 11 % sur la période, passant de 95 457 à 110 674 tonnes. Hormis les 30 000 tonnes de cendres de Prony Energie (forte variation interannuelle) la quantité de DNDAE enfouis en ISD a augmenté de 30 % (passant de 35 059 à 45 738 tonnes). Valorisation : le tonnage de DND valorisés a progressé très significativement de 6 740 à 27 914 tonnes sur la période, soit en moyenne + 61 % par an. Cette augmentation subit toutefois des effets de déstockage interannuels (des métaux ferreux) en fonction des marchés d’exportation. DV : la production estimée de déchets verts des ménages augmente sur la période (de 18 570 en 2014 à 21 044 en 2017) tout comme la quantité de DV issus des entreprises qui atteint 8 394 tonnes en 2017. L’hétérogénéité des données DV et l’incertitude sur le débouché final de stocks importants de DV rend délicat le suivi des rendances. Le taux de valoristion (compost, co-compost, broyats, paillage) est grossièrement évalué entre 10 et 25 % au mieux, le reste étant éliminé dans des conditions mal connues. TABLEAU 1 : QUANTITÉS DE DÉCHETS COLLECTÉS PAR PROVENANCE (2017) TABLEAU 2 : QUANTITÉS DE DÉCHETS COLLECTÉS ET TRAITÉS PAR DESTINATION FINALE (2017) TABLEAU 3 : ÉVOLUTIONS DES QUANTITÉS COLLECTÉES ET TRAITÉES PAR CATÉGORIE DE DÉCHET 2Les 6 filières REP actives en 2018 concernent des déchets dangereux (DD) et non dangereux (DND, ex. les pneus) : piles et accumulateurs usagés (PAU) ; accumulateurs usagés au plomb (AUP) ; pneumatiques usagés (PU) ; huiles usagées (HU) ; véhicules hors d’usage (VHU) ; déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE).
P.12 -13 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 Catégorie Tendance sur les dernières années (2014 - 2017) DD Déchets dangereux Voir l’Annexe 5. Déchets dangereux des filières REP : augmentation régulière de la collecte des déchets dangereux issus des filières REP en lein avec les filières de collecte séparée et de traitement de Trecodec (voir ci-dessous plus largement les « déchets REP ») Déchets dangereux non REP, collectés sélectivement : le flux collecté estimé à 4 061 tonnes en 2017, fluctue entre 3000 et 5000 tonnes sur la période. Il est constitué de boues hydrocarburées pour un tiers environ, et d’une diversité de déchets dangereux diffus (DDD) parmi lesquelles les peintures, les solvants, les déchets d’hydrocarbures, les DASRI (déchets d’activités de soins à risque infectieux), etc. Déchets dangereux exportés hors de la Nouvelle-Calédonie : la progression est soutenue d’année en année depuis 2009 (passant de 1 049 à 5 330 tonnes en 2017, soit + 400 % en 7 ans). Le flux exporté est constitué de divers gisemenst ciblés (activité régulière, nouvelles filières comme les DEEE) ou à des chantiers particuliers (opérations conjoncturelles de désamiantage des tours de Saint-Quentin en 2015, etc.). Déchets REP (filières de responsabilité élargie du producteur) Déchets des filières HU, VHU, AUP, PU, PAU, DEEE Croissance de 33% des quantités collectées et traitées par les filières REP passant de 6 088 à 8 123 tonnes en 2017 en province Sud (et de 7 125 à 10 000 tonnes sur la même période pour l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie). DI BTP Déchets inertes du secteur BTP Déchets inertes issus du secteur BTP La production de déchets inertes dépend largement de l’activité et des chantiers du BTP : depuis 2012, on enregistre une augmentation de l’ordre de 5 à 10% par an des tonnages de DI enfouis sur le site d’endigage provincial de Koutio-Koueta. Après le pic de production liés aux chantiers d’infrastructures industrielles en province Sud (Vale N-C), le chantier NéoBus a fortement accru les tonnages endigués ( passés de 0,8 à 1,27 M de tonnes entre 2016 et 2017). Les signalements de remblaiements irréguliers par des déchets inertes sont fréquents, aucune évaluation précise n’est établie du volume de ces dépôts sauvages, ni de leur xtension ou de leur impact sur les zones humides, le domaine public maritime (DPM), la mangrove. 1.3 STRUCTURATION DE L’ORGANISATION DE LA GESTION DES DÉCHETS 1.4 DISPOSITIFS DE COLLECTE EN APPORT VOLONTAIRE TABLEAU 3 : ÉVOLUTIONS DES QUANTITÉS COLLECTÉES ET TRAITÉES PAR CATÉGORIE DE DÉCHET Les communes sont compétentes en termes de salubrité publique, pour la collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés (DMA). La plupart des communes de la province Sud se sont regroupées au sein de syndicats intercommunaux en vue de mutualiser leurs moyens (cf. annexe 8). Trois communes rurales ou insulaires excentrées (Poya-Sud, Yaté et l’île des Pins) ne font pas partie d’une intercommunalité. En termes de collecte, les dernières années ont été marquées par le développement des dispositifs communaux d’apport volontaire : extension du réseau des points d’apport volontaire (PAV) et montée en puissance de l’activité des déchèteries. Le territoire provincial est couvert par un réseau de 11 déchèteries communales disposant de bornes d’apport ou d’espaces dédiés au dépôt de déchets de la plupart des filières existantes. Elles sont situées sur les communes de Bourail, La Foa, Thio, Boulouparis, Païta, Nouméa (3), Mont-Dore, Yaté et Dumbéa-Rivière (ouverture en 2018). Voir figure 4 ci-dessous. Figure 3 : Intercommunalités et gestion des déchets en province Sud Figure 4 : Les déchèteries en activité en province Sud – 2018 LA GESTION DES DÉCHETS EN PROVINCE SUD : PANORAMA D’UNE MODERNISATION ENGAGÉE 1|
P.14 -15 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 Toutefois pour leur valorisation ou leur élimination finale, la majorité des déchets collectés sélectivement, après un éventuel pré-traitement, doivent être exportés : c’est le cas de la plupart des métaux, des papiers-cartons et des matières plastiques ainsi que de l’essentiel des déchets dangereux. Exception notable : les huiles lubrifiantes usagées actuellement valorisées comme combustible par SLN-Enercal, et pour lesquelles une alternative de traitement économiquement viable est activement recherchée localement (du fait de la fermeture programmée de la Centrale C). En ce qui concerne les anciennes infrastructures de stockage de déchets, tous les principaux ex-dépotoirs communaux de la province Sud ont été fermés et réhabilités (Bourail, Moindou, Sarraméa, La Foa, Boulouparis, Tontouta, Thio et Yaté) dans le cadre du programme ADEME-province Sud mis en œuvre au cours de la période 2013-2017. Le dépotoir de l’île des Pins fait l’objet d’une réhabilitation, complétée par un ISD à l’horizon 2020. Le site de l’ancien dépotoir communal du Calvaire à Dumbéa-Rivière, occupé par un habitat précaire, reste le seul ex-site de décharge municipale non encore réhabilité. Il subsiste par ailleurs en province Sud des dépôts sauvages de moindre surface, présentant des risques sanitaires ou environnementaux avérés (en bord de rivière et mangrove notamment). Neuf sites classés en risque élevé selon l’échelle d’évaluation ADEME avaient été identifiés à l’occasion de l’évaluation simplifiée des risques (ESR) menée en 2009. A ce jour, aucune étude globale des coûts de la gestion des déchets n’a été menée en province Sud ou en Nouvelle-Calédonie. Cette connaissance fait actuellement défaut pour qui souhaite mieux évaluer la performance environnementale des services publics et de l’offre privée dans ce secteur d’activité. Une information fiable et complète dans ce domaine permettrait également d’objectiver la dépense qu’entraîne globalement la collecte et le traitement des déchets pour la société, la part supportée par chaque catégorie d’acteurs, et éclairerait les choix réglementaires, fiscaux, de consommation, et le consentement à payer qui y sont associés. Les dépenses engagées pour la prévention et la gestion des déchets pourraient être appréhendés selon les angles d’analyse suivants : a) coûts directs et indirects supportés par les administrés et par les consommateurs finaux : redevance d’enlèvement des ordures ménagères REOM ; paiement des éco-participation sur produits réglementés ; montant de la taxe TAP perçue sur certains produits ; … b) dépenses nettes spécifiquement engagées par les entreprises, qu’elles soient classées ICPE ou pas, pour la gestion de leurs propres déchets (sous déduction de la fraction des taxes, contributions environnementales et redevances déjà comptabilisées par ailleurs); c) coûts budgétaires nets supportés par les collectivités publiques pour les marchés publics et prestations contractualisées, pour les services assurés en régie et pour le fonctionnement des services administratifs dédiés (coûts nets, c’est-à-dire fraction excédant les recettes perçues par les communes via la REOM notamment) ; d) coûts des services rendus par le secteur associatif et caritatif (nettoyage, collecte, valorisation, sensibilisation). Il faut aussi évoquer ici le coût des externalités négatives liées aux déchets, dont l’évaluation complexe relève de problématiques santé-environnement ou de conservation de la biodiversité hors du champ du SPPGD. Le territoire provincial est désormais équipé d’un réseau public et privé assez étoffé d’infrastructures de stockage, de prétraitement et de traitement des déchets, permettant théoriquement d’accueillir de façon pérenne ou transitoire, l’essentiel de la production des déchets des ménages et des entreprises. Notons que les industries minière et métallurgique ont pu développer des solutions internes de stockage et de valorisation de déchets minéraux ou de pneus, qui ne sont pas recensées dans le présent état des lieux. Les principales installations de stockage, de tri et de transfert des déchets figurent sur la carte ci-dessous. On peut notamment citer l’installation de stockage des déchets non dangereux (ISD-ND) située à Gadji sur la commune de Païta et la plateforme d’endigage des déchets inertes de la baie de Koutio-Kouéta (Nouméa). Un Centre de tri des emballages, créé sous l’impulsion de la commune du Mont-Dore, joue un rôle spécifique pour le traitement des déchets recyclables de l’agglomération de Nouméa. Le projet d’installation de stockage des déchets non dangereux de l’île des Pins devrait voir le jour à horizon 2020-2021. En termes de traitement, le territoire provincial dispose d’installations en capacité de traiter ou de pré-traiter une grande partie des déchets du territoire ; ces installations se situent dans les communes du grand Nouméa à l’exception d’une unité de compostage installée à la Foa et gérée par le SIVM. 1.5 INFRASTRUCTURES DE STOCKAGE, DE TRANSFERT ET DE TRAITEMENT : UNE PREMIÈRE PHASE DE MODERNISATION EN VOIE D’ACHÈVEMENT Figure 5 : Principales installations de prétraitement et traitement en province Sud- 2018 LA GESTION DES DÉCHETS EN PROVINCE SUD : PANORAMA D’UNE MODERNISATION ENGAGÉE 1| 1.6 LES COÛTS DE LA GESTION DES DÉCHETS
P.16 -17 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 Il sera toutefois utile d’examiner les coûts directement liés aux incendies survenus dans des installations de stockage des déchets (ISD, stocks de déchets verts), du fait de procédures inadaptées ou d’absence de filière dédiée à certains déchets dangereux. Sur la période, ces coûts se chiffrent en dizaines voire en centaines de millions de F CFP pour les opérateurs, les assurances, et les services publics (pompiers, sécurité civile). Une première approche très simplifiée du volet a) de dépenses défini ci-dessus, montre qu’en 2016 le montant total à la charge des consommateurs et des administrés de la province Sud avoisinait 2,7 milliards de francs CFP, soit en moyenne 13 700 F CFP par personne ou 43 400 F CFP par foyer assujetti à la REOM, selon la décomposition suivante : A l’échelle communale, les coûts du service de gestion des déchets présentent une grande hétérogénéité, en fonction de la taille, des modalités de collecte et des choix d’organisation des communes. Le tableau suivant présente, pour chaque commune de la province, les coûts de collecte, les coûts de fonctionnement (coûts supportés par les communes pour l’exploitation des infrastructures et la maintenance des équipements dédiés à la gestion des déchets), ainsi que les recettes liées à la perception de la redevance d’enlèvement des ordures ménagères (REOM) ou à la valorisation de certains déchets triés. L’Agence française de développement (AFD) publie un « Observatoire » de l’évolution des finances des communes de Nouvelle-Calédonie (2013-2016). Elle mène actuellement avec l’ADEME une analyse spécifique des coûts de la gestion des déchets des communes, dont les conclusions devraient prochainement (2019) contribuer à une meilleure visibilité sur le financement des services assumés par ces collectivités locales. LA GESTION DES DÉCHETS EN PROVINCE SUD : PANORAMA D’UNE MODERNISATION ENGAGÉE 1| Catégorie Détail des sommes à la charge des administrés et consommateurs de la province Sud Montant (F CFP) REOM Montant cumulé de la redevance d’enlèvement des ordures ménagères acquittée par les administrés des communes de la province Sud 2 257 217 406 EP Montant des éco-participations payées par les consommateurs de la province Sud (au prorata de la population NC) et reversées sous forme d’éco-contribution des producteurs importateurs à l’éco-organisme Trecodec pour la gestion des filières REP 330 840 284 TAP Montant des taxes perçues par la Nouvelle Calédonie sur les importations de produits soumis à la TAP, reversé au Fonds TAP de soutien aux actions de lutte contre les pollutions (fraction au prorata de la population de la province Sud) 153 690 482 TOTAL Montant à la charge des consommateurs et administrés 2 741 748 122 Communes Nbre d'hab. Nombre d’assujettis à la REOM Coût de collecte (F CFP) Coût de collecte (F CFP / hab./an) Coût de fonctionnemen (F CFP) Recettes REOM (F CFP) Recettes liées aux prestations de tri (F CFP) Boulouparis 3 005 NC NC NC 14 367 507 NC NC Bourail 5 444 1 261 28 996 654 5 326 31 994 459 36 227 641 NC Dumbéa 31 812 8 970 132 002 954 4 149 NC 273 647 217 NC Farino 612 276 2 880 000 4 706 4 387 988 3 783 500 NC Ile des Pins 1 958 NC NC NC NC NC NC LA FOA 3 542 1 290 30 183 866 8 522 23 218 483 33 006 427 NC MOINDOU 709 262 8 207 940 11 577 8 850 976 3 757 500 NC MONT-DORE 27 155 7 400 176 763 650 6 509 NC 295 000 000 56 000 000 NOUMÉA 99 926 38 292 942 132 657* 9 428 NC 1 419 610 715 NC PAITA 20 616 5 239 90 244 474 4 377 NC 188 118 666 NC SARRAMÉA 584 123 3 120 000 5 342 4 387 988 1 666 940 NC THIO 2 643 NC 7 961 800 3 012 23 218 483 846 800 NC YATÉ 1 747 123 5 353 435 3 064 1 146 354 1 552 000 NC TABLEAU 4 : MONTANT TOTAL À LA CHARGE DES ADMINISTRÉS DE LA PROVINCE SUD EN 2016 TABLEAU 5 : COÛTS DE GESTION DES DÉCHETS PAR COMMUNE (NB : ANNÉE 2016)
P.18 -19 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 Sur la période 2013-2017, des progrès souvent significatifs ont été enregistrés : • La modernisation des infrastructures de collecte et de traitement via l’accompagnement à la mise en place de déchèteries et de points d’apport volontaires (PAV) et le soutien aux initiatives locales de recyclage; • La réhabilitation-fermeture de 8 dépotoirs communaux irréguliers sur la période 2013-2017; • L’augmentation de la part des déchets dangereux traités, qui s’est élevée à 31% en 2016 contre 20% estimés en 2011 et un objectif fixé à 30% pour la période 20132017, grâce à : » »L’extension du dispositif REP mis en place en 2009, qui traite aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie environ 10 000 tonnes (pour la seule province Sud 8147 T en 2017 et 8696 T en 2016) de déchets constitués à 60 % de déchets dangereux, dans des conditions de traçabilité assurée. La montée en puissance d’un éco-organisme local, Trecodec, qui contractualise un volant significatif de contrats de collecte et de traitement auprès d’opérateurs spécialisés et agréés ; » »La mise en place effective de la filière de gestion des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques en 2014, qui traite 6 flux de DEEE (GEMHF, GEMF, Informatique, Télécom., Ecrans, Lampes et matériel d’éclairage) et représentait 1500 tonnes de déchets REP traités en 2017 (soit 18% du tonnage des filières réglementées) ; » »Le soutien aux opérations de collecte des déchets phytosanitaires (PPNU) en 2015 et des déchets diffus spéciaux (DDS) des ménages de la ville de Nouméa en 2017 (via le fonds TAP); • La stabilisation et l’amorce d’une baisse de la production des déchets ménagers (DMA), (410 kg/hab./an en 2017 contre 442 kg/hab./an en 2013), au moyen notamment du soutien aux projets des communes (PLPD de la ville de Nouméa, programmes de compostage domestique sur Nouméa, Païta, Dumbéa et Mont-Dore), et à de nombreuses actions de communication menées ou soutenues par la Province. D’autres améliorations ont été recherchées, avec des résultats plus contrastés : • La gestion des déchets inertes, avec un déploiement de la charte « Chantier Vert » et l’adoption en 2013 d’une réglementation des installations de stockage de déchets inertes qui ne permet pas encore un contrôle adéquat des dépôts irréguliers des déchets du secteur BTP ; • La valorisation des déchets non dangereux, dont la progression moyenne jusqu’au taux de 22% en 2016 (au-delà de l’objectif nominal de la période 2013-2017) semble liée au déstockage de métaux ferreux pour exportation, et masque des résultats de valorisation très variables selon la catégorie de déchet considéré (voir Annexe 4, Tab. 9). Pour engager et mener à bien ces transformations, la province Sud a mobilisé avec ses partenaires d’importants moyens financiers et humains. Sur son budget propre, la Province a ainsi déployé plus de 700 millions de F CFP sur la période 2013-2017, dont plus de 70% en dépenses d’investissement au bénéfice de ses partenaires (communes, syndicats intercommunaux, entreprises et associations). Tenant compte des financements complémentaires en appui à la mise en œuvre de la politique provinciale de gestion des déchets (sur des ressources Etat via l’ADEME et de la Nouvelle-Calédonie via son Fonds TAP), ce plus dun milliard de francs CFP qui ont été injectés dans le secteur des déchets en province Sud. Les contributions globales des deux partenaires ADEME et Nouvelle-Calédonie sur la période sont estimées respectivement à 360 et 270 MF CFP. Ces sommes, correspondant à des investissements (infrastructures, études, formation, communication et sensibilisation, création et cofinancement de postes spécialisés) sont à mettre en regard avec les coûts de gestion récurrents (fonctionnement) de la gestion des déchets, évoqués en pages précédentes au paragraphe 1.6. Sur la même période, les résultats sont plus mitigés dans les domaines suivants : • La prévention de la production des déchets, pour laquelle les efforts doivent être accentués. Globalement le volume des déchets ne décroit pas et des actions déterminantes, comme l’interdiction des sacs plastiques à usage unique, doivent encore se concrétiser; • La valorisation des déchets organiques : la grande majorité des déchets verts du Grand Nouméa est encore enfouie et l’épandage des boues de stations d’épuration urbaines (STEP) reste la voie de valorisation privilégiée alors que d’autres procédés plus sûrs et à plus forte valeur ajoutée sont possibles ; • La structuration et règlementation de certaines filières attendues, notamment pour les emballages ; • La gestion des déchets dangereux, dont une partie, malgré l’offre de services professionnels existants, ne dispose toujours pas de filières réglementées, structurées et accessibles à l’ensemble des détenteurs (boues hydrocarburées, fusées de détresse, solvants, peintures, radiographies, etc.); • La pérennité de certaines filières non réglementées comme celle des déchets de textile, relativement bien déployée sur le Grand Nouméa, avant le fort recul de l’année 2017 faute de modèle économique associatif viable. Par ailleurs, certains constats généraux sont faits, qui constituent autant de freins à l’amélioration de la gestion des déchets sur le territoire provincial et plus généralement en Nouvelle-Calédonie : • Le non-respect des réglementations relatives aux déchets est encore trop fréquent. Il constitue une menace directe pour les milieux naturels, mais aussi pour la pérennité des dispositifs de collecte mis en place (les filières REP et leur éco-organisme Trecodec notamment) du fait que 20% environ des importateurs-producteurs ne respectent pas leurs obligations, malgré les efforts de contrôle de la province et les sanctions prévues par le code de l’environnement pour les contrevenants ; • Les dépôts sauvages et irréguliers, le comblement intempestif de zones inondables et de mangrove par des déchets du BTP et divers : ces pratiques qui perdurent représentent un risque sanitaire et des impacts environnementaux notables pour les milieux naturels en zone péri-urbaine ; • Le manque d’accès à des données fiables sur les déchets : disposer d’indicateurs consolidés devient un enjeu partenarial pour donner de la visibilité aux acteurs, fournir des éléments de construction de modèles économiques pour les porteurs de projets potentiels, proposer des réglementations adaptées et suivre la mise en œuvre du schéma ... ; • La persistance, malgré une couverture qui va en s’améliorant, de zones géographiques mal desservies par les dispositifs de collecte et de gestion des déchets ; • Des difficultés et des lenteurs excessives de mise en œuvre des dispositions souhaitées pour les déchets, résultant d’une gouvernance complexe : cloisonnement des « compétences environnementales déchets » ; interdépendance des collectivités pour la mise en œuvre de dispositions cohérentes et efficaces ; insuffisance ou absence des coordinations adéquates entre acteurs, aux échelles pertinentes (gouvernement de Nouvelle-Calédonie, provinces, inter-collectivités, intercommunal) ; occasionnellement un manque de ressources humaines et de formations dédiées. 2.1 DES AVANCÉES NOTABLES RETOUR SUR LAMISE ENŒUVRE DU SCHÉMA PROVINCIAL DE GESTION DES DÉCHETS 2013-2017 : AVANCÉES, DÉFIS ET ATTENTES 2| RETOUR SUR LA MISE EN ŒUVRE DU SPPGD 2013-2017 : AVANCÉES, DÉFIS ET ATTENTES 2| 2.2 DE NOMBREUX DÉFIS RESTENT À RELEVER
P.20 -21 SCHÉMA PROVINCIAL DE PRÉVENTION & DE GESTION DES DÉCHETS 2018-2022 Concernant le schéma provincial 2013-2017 en tant que tel, il ressort que : • Son animation est perfectible afin d’assurer l’implication de tous les partenaires concernés par la prévention et la gestion des déchets ; • Certains des objectifs étaient trop peu ambitieux ou imprécis (pour la prévention notamment) et divers indicateurs de suivi se sont avérés inadaptés ou difficilement mesurables ; • Enfin, en tant qu’outil de pilotage, d’échange et de partage, ce schéma reste méconnu de nombreux acteurs et partenaires, en particulier des communes et de la Nouvelle-Calédonie. Les enseignements, les problématiques, et les axes de progrès identifiés ci-dessus constituent autant de défis à relever. Leur prise en compte doit contribuer à la construction de la feuille de route pour la mise en œuvre de la stratégie provinciale des déchets pour la période 2018-2022 (objet du chapitre 3 du présent schéma). Ces cinq dernières années, on assiste en Nouvelle Calédonie et en province Sud à une prise de conscience importante et de plus en plus partagée des impacts liés aux déchets : impacts des activités économiques et des comportements domestiques, responsabilité du consommateur dans son acte d’achat, etc. Cette évolution sociétale se traduit concrètement par : • Un milieu associatif très actif et en développement, intéressé à la minimisation, la gestion et la valorisation des déchets (CIE ; EPLP ; UFC Que Choisir ; Corail vivant ; CalédoClean ; SOS Mangrove ; Mocamana ; Collectif Zéro déchets N-C ; relais d’actions comme « Plastic Attack » ; GAB ; etc.) ; • Des initiatives concrètes de la société civile dans le domaine de la consommation responsable, de la prévention et de la gestion des déchets (foyers Zéro Déchets, épicerie vrac à Nouméa, création d’AMAP et de circuits courts de consommation, de troc et d’échange...) ; • Le succès d’actions soutenues par les pouvoirs publics (foyers volontaires dans le cadre du PLPD de Nouméa, mise en place de dispositif de collecte de proximité pour les déchets réglementés sur le territoire du SIVM, label E3D établissements scolaires en démarche globale de développement durable) ; • Des engagements pris par les entreprises (Charte Chantier Vert, label Entreprises Ecoresponsables, label « Garage Propre », Réseau pour l’Agriculture Innovante et Responsable REPAIR et cluster Cap Agro ; préoccupations en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE) ; développement d’activité de réemploi et de recyclage, etc.). Simultanément de fortes attentes, voire des incompréhensions, s’expriment dans plusieurs strates de la population : 2.3 UNE SENSIBILISATION DE PLUS EN PLUS IMPORTANTE... QUI SUSCITE DES ATTENTES FORTES VIS-À-VIS DES POUVOIRS PUBLICS • Des attentes fortes pour une gestion plus responsable des déchets, pour la valorisation locale des ressources, pour la préservation du lagon et de l’environnement ; • Le recours, de la part de quelques administrés, à des services privés pour traiter leurs déchets ménagers en substitution au service public d’enlèvement des ordures ménagères. La raison avancée étant liée au régime de tarification de la REOM qui aujourd’hui n’incite pas particulièrement les particuliers à faire des efforts de prévention / minimisation ; • Des incompréhensions sur les raisons de la lenteur de mise en place de solutions organisées de collecte et de traitement, sur le manque apparent de coordination entre collectivités publiques, sur le manque de fiabilité et l’insuffisance d’accès à l’information fiable sur les déchets (gisements ; coûts de la gestion ; contraintes insulaires ; risques ; fonctionnement des dispositifs comme l’éco-participation ; devenir des déchets collectés ; accès aux pièces détachées ; réparabilité ; suremballage ; etc.). Ces attentes et ces constats, actés et généralement partagés par une majorité des parties prenantes, appellent à une action coordonnée et forte de la part de l’ensemble des acteurs compétents, au premier rang desquels, la province Sud. C’est dans cet esprit, et conscients des enseignements du SPGD 2013-2017, qu’ont été définies les orientations stratégiques présentées ci-après. RETOUR SUR LAMISE ENŒUVRE DU SCHÉMA PROVINCIAL DE GESTION DES DÉCHETS 2013-2017 : AVANCÉES, DÉFIS ET ATTENTES 2| ZEROWASTE HOME, LE RÔLE DU CONSOMMATEUR La démarche Zero Waste Home vise à réduire le gaspillage et la quantité de déchets produits au sein des foyers. Il s’agit pour le consommateur de sortir d’un statut passif et d’entrer dans une démarche responsable en modifiant ses habitudes de consommation. Elle regroupe un ensemble de gestes simples comme ne pas acheter de produits sur-emballés, acheter en en vrac, privilégier la consommation locale, réutiliser les produits, adopter le réflexe de la réparation en ayant recours à des pièces détachées plutôt qu’en jetant de manière abusive. L’acte d’achat peut ainsi devenir un signal fort envoyé à la grande distribution pour l’inciter à recourir à des circuits courts d’approvisionnement et à des produits plus durables issus de l’écoconception. Les habitants de Province Sud peuvent trouver conseil auprès d’associations comme le collectif Zéro déchet Nouvelle-Calédonie sur Facebook pour échanger des idées et des initiatives locales. La mairie de Nouméa organise également des sessions de formation au compostage et des ateliers de fabrication de produits ménagers. Des structures comme le groupe « ZD Créations » permet quant à lui d’acheter ou de vendre des créations locales (disques démaquillants réutilisables, éponges tawashi etc.…). Les citoyens peuvent également rejoindre des mouvements plus militants comme Plastic Attack Nouméa (qui mène des actions visant à banir l’usage abusif des emballages plastiques par la grande distribution).
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