Un avant-goût du futur musée de la Seconde Guerre mondiale

Aboutissement d’un partenariat fructueux entre la province Sud et la mairie de Nouméa, le futur musée de la Seconde Guerre mondiale en Nouvelle-Calédonie ouvrira ses portes le 19 septembre prochain, date anniversaire du ralliement de notre archipel à la France libre. Une première étape importante a été franchie, en ce début d’année, avec la fin de la rénovation de la demi-lune qui abritera le musée.

Une période fondatrice pour la Calédonie

« La Seconde Guerre mondiale est un élément constitutif de notre histoire et de notre avenir, a souligné Cynthia Ligeard, présidente de l’assemblée de Province en guise de préambule à la visite des locaux du futur musée. Il faut que nos enfants et nos petits-enfants puissent comprendre cette période fondatrice de la Nouvelle-Calédonie. Pour ce musée, nous avons choisi un angle d’attaque extrêmement vivant et moderne. »
La structure s’attachera à mieux faire comprendre l’impact de cette époque sur la construction de la société calédonienne. L’idée est bien de créer une véritable proximité avec le visiteur, en particulier avec le public scolaire, en proposant notamment des contenus interactifs, des objets représentatifs provenant en partie de la collection « Paturel » et de la collection municipale mais aussi des témoignages d’époque et des archives. Certains objets imposants seront visibles dans d’autres lieux comme le « duck », véhicule amphibie installé à l’Université de Nouvelle-Calédonie.
« Nous souhaitons proposer un musée hors les murs avec un parcours découverte qui conduira le visiteur à découvrir les hauts-lieux de la Seconde Guerre mondiale », a complété Blandine Petit-Quencez, chargée d’actions du patrimoine et des musées à la direction de la Culture de la province Sud. Le musée ne pouvant accueillir la totalité des collections, les autres pièces seront visibles lors d’expositions temporaires.

De la structure au lavabo, tout est d’époque

Développé sur deux étages, le parcours muséographique évoquera les mutations sociétales, politiques, médicales et techniques opérées lors de l’implantation de cette base militaire américaine. Il présentera également le ralliement de la Nouvelle-Calédonie à la France libre, la présence alliée, la politique intérieure, la création d’une milice civique chargée de protéger la population - et prête à défendre le territoire en cas d’attaque, l’expulsion de la communauté japonaise, les loisirs (avec les dancing, le sport, le cinéma) ou encore les avancées médicales réalisées avec la prise en charge des soldats blessés. 
La demi-lune, bâtiment emblématique de la présence américaine, a été réaménagée en conservant l’esthétique des ouvrages militaires. Le béton et le métal sont restés prédominants. « La présence très prononcée du béton est un marqueur temporel fort et l’unité des matériaux permet de rentrer immédiatement dans la thématique du musée », a précisé Samuel Beraha, architecte du projet. Selon la volonté de la province Sud et de la Ville de Nouméa, le cabinet d’architectes a aussi préservé les volumes du bâtiment, a joué sur les matières en recréant, par exemple, la patine des sols des années 40. Les grilles de déchargement, détournées de leur utilisation première, servent de garde-corps. Une jeep a été installée à la verticale. Dernier clin d’œil visible dans la rénovation de cet ancien dépôt de provisions : le lavabo des toilettes provient du Pentagone (quartier général des forces armées situé à la place de l’actuelle résidence hôtelière La Promenade). 
Les curieux devront encore patienter quelques mois avant de découvrir ce lieu de mémoire.

Texte et photos : Emilie Baptiste