Les incendies et plus particulièrement les feux de forêt (ou « feux de brousse ») sont la principale menace qui pèse sur la biodiversité en Nouvelle-Calédonie. Ils impactent 40 fois plus les milieux naturels que l’activité minière.
Les feux sont d’origine anthropique : ils sont provoqués, volontairement ou non, par une activité humaine. La plupart sont dus à un écobuage mal maîtrisé mais certains feux sont liés à un acte de malveillance ou à un accident (mégot ou barbecue mal éteint par exemple).
Outre la disparition d’espèces animales et végétales uniques au monde, les feux favorisent le développement d’espèces exotiques envahissantes (qui se développent ou se reproduisent plus rapidement que les espèces autochtones) et l’érosion des sols qui ne sont plus retenus par un couvert végétal.
1. Incendies les plus marquants
La province Sud (notamment le Grand Sud) est régulièrement ravagée par de vastes incendies, du fait de comportements humains insuffisamment responsables (imprudence, négligence, voire malveillance), bien qu’elle abrite un environnement du plus grand intérêt. Ces lieux et paysages authentiques porteront encore longtemps les séquelles de ces incendies, vis-à-vis de la biodiversité végétale et animale qu’elles abritent et de la ressource en eau qu’elles procurent grâce à cette végétation.
- En novembre 2002, un incendie provoqué au niveau de la passerelle de la Capture (plaine des Lacs), commune de Yaté, a brûlé près de cent hectares de maquis et de zones humides, dont 10 ha au sein de la réserve naturelle du Pic du Pin.
- Le 26 décembre 2005, un incendie survenait dans la Vallée de la Coulée, commune du Mont Dore et atteignait la Réserve Naturelle Intégrale de la Montagne des Sources. Il aura impacté environ 4 000 ha, dont 930 ha dans la Réserve Naturelle Intégrale de la Montagne des Sources abritant notamment un peuplement de Néocallitropsis, 178 ha dans le parc provincial de la Thy et 30 ha dans le parc provincial de la Rivière Bleue. Cet incendie majeur est considéré avoir déclenché une prise de conscience des autorités et des populations de par sa gravité et la mobilisation citoyenne qu’il a occasionnée jusqu’au 3 janvier 2006.
- En janvier 2013, l’incendie du creek Pernod sur la commune de Yaté a brûlé plus de 800 ha de végétation.
- Fin 2017, l’incendie provoqué au niveau de la rivière des Pirogues sur la commune de Yaté a brûlé plus de 418 ha, dont 23 ha de forêt dense humide, 52 ha de maquis para forestier et 343 ha de maquis.
- Fin 2018, un incendie provoqué près de la réserve de Bois du Sud, commune du Mont Dore a brûlé 777 ha, dont 1.4 ha sur l’AGDR de Bois du Sud et 135,5 ha sur la réserve naturelle de Forêt Cachée. Au total 60 ha de forêt et 683 ha de maquis ont été brûlés.
- En novembre 2019, un feu provoqué au sein de la réserve naturelle du barrage de Yaté a de nouveau brûlé 15 ha (déjà incendiée en 2009).
- Fin novembre 2019, le plan ORSEC Feux de Forêt a été déclenché sur un incendie survenu dans la vallée de La Coulée, commune du Mont Dore, détruisant le capte de la Oumbéa, menaçant de nouveau la Réserve Naturelle Intégrale de la Montagne des Sources, le parc provincial de la Thy ainsi que la forêt Demazure, site naturel paysager protégé. Il aura impacté plus de 2 500 ha.
Au même moment, un incendie survenu à Pétroglyphes, sur la commune de Thio, a fini par impacter plus de 2 000 ha dont 614 ha au sein de la Réserve Naturelle de la Forêt de Saille, faisant également partie du parc provincial de la Côte Oubliée. - 1er novembre 2020 : un incendie survenu aux Marmites sur la commune de Dumbéa, impacte 84 ha et détruit 30% du peuplement de sapin de la Comboui (espace protégée en danger d’extinction)
En Nouvelle-Calédonie, la prévention des feux repose sur la sensibilisation, le respect des interdictions de brûlage et l’entretien des espaces naturels. Limiter les comportements à risque est essentiel pour protéger les écosystèmes et les habitations.