La Nouvelle-Calédonie fait partie des 34 points chauds mondiaux de biodiversité. En effet, sa position géographique et son histoire géologique ont créé des conditions propices à la formation d’un patrimoine naturel unique et riche.
La Nouvelle-Calédonie est un fragment d'un ancien continent, le Gondwana : l’île s’est séparée de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande il y a 65 millions d'années. Cet isolement et plusieurs phases de submersion ont permis une longue période d’évolution, conduisant à l’apparition de nouvelles espèces, mais également des genres et des familles qui ne se retrouvent nulle part ailleurs.
La Nouvelle-Calédonie héberge également des « vestiges vivants » comme les Araucarias, Amborella trichopoda (l’ancêtre des plantes à fleur) ou des insectes archaïques présents sur l’ensemble de la grande Terre. Une autre caractéristique locale est le nombre d’espèces micro-endémiques (qui n’existent que dans un site donné), aussi bien végétales qu’animales.
Cette biodiversité reste mal connue car, même si de nombreux programmes de recherche sont menés aussi bien sur les milieux terrestres que marins, les surfaces à parcourir sont immenses et de nombreux sites sont inaccessibles.
Elle est aujourd’hui menacée : changement climatique, feux de forêts, développement des espèces envahissantes, activités humaines (chasse, pêche, agriculture, mine, urbanisation…), braconnage et pollution peuvent être à l’origine de disparition d’espèces autochtones et indigènes.
La biodiversité néo-calédonienne compte plus de 25 000 espèces inventoriées : plus de 18 000 pour les milieux terrestres et plus de 7 000 pour les milieux marins.
Afin de préserver la biodiversité néocalédonienne, les espèces endémiques, rares ou menacées sont protégées par le code de l’environnement de la province Sud.
Les groupes de reptiles et de chauves-souris présentent les taux d’endémisme les plus importants de la faune terrestre, respectivement 90% et 55%.
La Nouvelle-Calédonie est considérée comme l’une des zones les plus riches et originales du Pacifique Sud-Ouest pour l’avifaune. Il s’agit d’un des taxons les mieux documentés de la faune.
Plus de 2 300 espèces de poissons marins, 6 500 mollusques et plus de 450 coraux durs ont été recensés en Nouvelle-Calédonie.
Les lagons et récifs de Nouvelle-Calédonie, inscrits au patrimoine mondial depuis 2008, sont ainsi considérés parmi les plus riches de la planète et jugés en bon état de conservation.
La Nouvelle-Calédonie accueille 7% des gymnospermes de la planète et quasiment 10% de la flore indigène est micro-endémique, c’est-à-dire présente sur un seul endroit du territoire. La Nouvelle-Calédonie compte autant d’espèces que la France métropolitaine, sur un territoire 20 fois plus petit.
La flore terrestre de Nouvelle-Calédonie est une des plus diversifiées au monde : certaines zones de la province Sud hébergent un endémisme de plus de 90 %.
Ces espèces rares sont menacées par les espèces envahissantes, les feux de forêts et les activités humaines. Elles sont donc protégées par le code de l’environnement.
Bien que moins connues que la flore terrestre, plusieurs espèces végétales marines se développent dans le lagon de Nouvelle-Calédonie : elles forment des herbiers, écosystème d’intérêt patrimonial protégé par le code de l’environnement de la province Sud. La mangrove, écosystème entre mer et terre, abrite des espèces végétales tolérantes au sel.
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Articles 240-1 et suivants du code de l’environnement de la province Sud
Dérogation relative aux espèces protégées
Dans le cadre du statut « espèces protégées », des interdictions sont fixées par le code de l’environnement :
Espèces animales protégées
Espèces végétales protégées
La destruction ou l'enlèvement des œufs ou des nids, la chasse, la pêche, la mutilation, la destruction, la consommation, la capture ou l'enlèvement, la perturbation intentionnelle, la naturalisation des spécimens des espèces animales, leur détention, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat ;
Le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat de tous produits ou toutes parties issus d’un spécimen de ces espèces ;
La destruction, l'altération ou la dégradation du milieu particulier à ces espèces animales.
La destruction, la coupe, la mutilation, l'arrachage, la cueillette ou l'enlèvement des spécimens des espèces végétales, de leurs fructifications ou de toute autre forme prise au cours de leur cycle biologique, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur mise en vente, leur vente ou leur achat ;
Le transport, le colportage, l’utilisation, la mise en vente, la vente ou l’achat de tous produits ou toutes parties issus d’un spécimen de ces espèces ;
La destruction, l'altération ou la dégradation du milieu particulier à ces espèces végétales.
Si elles ne nuisent pas au maintien dans un état de conservation favorable des populations des espèces dans leur aire de répartition naturelle, des dérogations peuvent être accordées par arrêté du président d’assemblée de province :
Dans l'intérêt de la protection de la faune et de la flore sauvages et de la conservation des habitats naturels ;
Lorsque des intérêts de nature sociale ou économique le justifient et en l’absence de solution alternative satisfaisante ;
À des fins de recherche et d'éducation, de repeuplement et de réintroduction de ces espèces et pour des opérations de reproduction nécessaires à ces fins, y compris la propagation artificielle des plantes ;
Lorsque des intérêts relatifs à la protection de la vie humaine le justifient et en l’absence de solution alternative satisfaisante.
Observation des baleines à bosses
Chaque année, au mois de juillet, les baleines à bosse viennent dans les eaux de Nouvelle-Calédonie afin de s’y accoupler et mettre bas. Les eaux du grand lagon sud constituent une zone de quiétude qu’elles recherchent durant cette période où elles sont particulièrement vulnérables.
La baleine à bosse est une espèce protégée en Nouvelle-Calédonie. Son observation et son approche sont donc réglementées afin de réduire les impacts de dérangement. Le non-respect des règles d’observation est passible d’une amende de 90 000 francs CFP.
Un écosystème est un ensemble d'organismes vivants (plantes, animaux et micro-organismes) qui interagissent entre eux et avec le milieu dans lequel ils vivent (sol, climat, eau, lumière). Au-delà des espèces, certaines formations végétales et habitats naturels présentent une richesse et des fragilités nécessitant leur protection. C’est pourquoi certains écosystèmes d’intérêt patrimonial sont protégés par le code de l’environnement de la province Sud.
La forêt sèche, ou forêt « sclérophylle » (« feuille dure »), est une formation forestière qui se développe dans les zones sèches (pluviométrie inférieure à 1 500 millimètres par an).
Elle est surtout présente sur le littoral mais on peut également la trouver jusqu’à 500 mètres d’altitudes.
Certaines espèces sont caractéristiques des forêts sèches comme le gaïac, le santal ou certains Eugénias.
Les forêts sèches de province Sud sont des écosystèmes d’intérêt patrimonial protégés par le code de l'environnement.
La forêt dense humide est une forêt que l’on retrouve sur l’ensemble de la province Sud. Caractérisée par de grands arbres et un sous-bois dense, elle se développe surtout dans les zones où il pleut beaucoup (pluviométrie supérieure à 1 500 millimètres par an), du littoral jusqu’à 1 000 mètres d’altitude.
La savane est une formation végétale caractérisée par des herbes de la famille des graminées, parsemée d’arbres et d’arbustes.
Il s’agit d’une formation issue de la dégradation de forêt suite à des incendies à répétition ou à des défrichements, réalisés notamment pour créer des zones d’élevage.
Ces formations ont un intérêt paysager avéré et abritent parfois des espèces animales protégées.
Le maquis minier est une formation végétale issue de la dégradation des forêts humides liée aux incendies, à l’exploitation forestière et à l’exploitation minière.
Les plantes caractéristiques de cette formation se développent sur des sols riches en métaux (fer, magnésium et nickel) et très pauvres en éléments nutritifs.
Présente dans les zones littorales marines et estuariennes ou sur les îles hautes et les îlots coralliens du lagon, la mangrove est une formation végétale se développant dans la zone de balancement des marées.
Elle est caractérisée par la présence de palétuviers appartenant à certaines espèces définies par le code de l’environnement de la province Sud.
Les mangroves de province Sud sont des écosystèmes d’intérêt patrimonial protégés par le code de l'environnement.
Le récif corallien est une structure marine « bioconstruite ». Il est constitué de coraux Scléractiniaires Hermatypiques et d’algues rouges calcaires encroûtantes (famille des Corallinaceae).
En province Sud, les récifs dont la surface est supérieure à cent mètres carrés sont des écosystèmes d’intérêt patrimonial protégés par le code de l'environnement.
L’herbier est une formation végétale située dans une zone marine de profondeur inférieure à 60 mètres.
Il est composé de phanérogames marines appartenant à une liste d’espèces définie par le code de l’environnement.
En province Sud, les herbiers dont la surface est supérieure à cent mètres carrés sont des écosystèmes d’intérêt patrimonial protégés par le code de l'environnement.
artificielles : bassins à crevettes, rizières, réservoirs, salines, lac artificiel.
Elles remplissent de nombreuses fonctions utiles aux équilibres naturels et aux activités humaines. On peut les comparer en quelques sorte aux « reins » de la planète.
Articles 231-1 et suivants du code de l’environnement de la province Sud
Afin de contribuer à la préservation et à l’amélioration de l’état de conservation de la biodiversité, cinq catégories d’écosystèmes d’intérêt patrimonial sont protégées en province Sud par le code de l’environnement.
1. Les forêts denses humides sempervirentes
2. Les forêts sclérophylles ou forêts sèches
3. Les mangroves
4. Les herbiers (surface supérieure à 100 m²)
5. Les récifs coralliens (surface supérieure à 100 m²)
Pour préserver la capacité globale d’évolution des écosystèmes dans le but d’assurer les équilibres naturels, des mesures sont fixées par le code de l’environnement, tenant compte des exigences économiques, sociales et culturelles ainsi que des particularités locales.
Ainsi, tout projet de travaux, d’installations, d’ouvrages ou d’aménagements susceptible d’avoir un effet significatif sur un écosystème d’intérêt patrimonial est soumis à autorisation provinciale.
Zone humide
Articles 130-3 et suivants du code de l’environnement de la province Sud
L’assèchement, la mise en eau, l’imperméabilisation, le remblai de zones humides ou de marais d’une superficie supérieure ou égale à 1 000 m² sont soumis à étude d’impact .